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Fidèle à sa pratique du cinéma « direct », Claire Simon (Les Bureaux de Dieu) inscrit son récit dans un contexte totalement documentaire. Dans ce lieu de passage qu’elle filme comme un monstre bouillonnant, la réalisatrice s’attarde – à travers le regard du jeune universitaire – sur quelques (véritables) existences : un ancien para devenu marchand de bonbons, une étudiante chassée de sa Picardie natale par la crise économique... Les plus beaux moments du film relèvent toutefois de la fiction, à commencer par ce fantôme qui
erre dans la gare avec de faux airs du Monsieur Oscar de Holy Motors. Autre instant de magie, dès les premières secondes, lorsque Reda Kateb et Nicole Garcia ont un coup de foudre en se croisant sur des escalators. Leur attraction est si palpable, si captivante que leur couple éclipse les autres personnages (François Damiens, Monia Chokri), dont on se passerait finalement volontiers.
Toutes les critiques de Gare du Nord
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Claire Simon a tout vu, tout compris de cette gare du Nord. Nous nous sommes embarqués, fascinés, dans son mouvement perpétuel.
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"Gare du Nord" offre le vrai plaisir d'un film choral, bien loin des avatars sans personnalité auxquels donne désormais lieu ce genre dévoyé.
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Le film passionne par son constat sans concession sur l'état de notre société sans ne jamais perdre de vue la fiction et le destin, riche en coups durs émotionnels, vécu par ses personnages. Rude et attachant à la fois : une gageure réussie.
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Une faune hétéroclite et des âmes mouvantes joliment filmées, malgré quelques longueurs, par Claire Simon (Les Bureaux de Dieu, sur le planning familial). Explorant comme souvent la frontière entre fiction et documentaire, la réalisatrice mêle réalisme et poésie urbaine avec brio.
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Claire Simon, dont la carrière se partage entre le documentaire (...) et la fiction (...) enrichit les deux approches dans un regard original, riche et créatif. (...) Bien calée sur le quai de la gare, [elle] nous fait voyager par la force de son imaginaire pour raconter des aventures improbables autant que des détresses tenaces.
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Claire Simon, qui aime tourner dans des lieux uniques, réussit son projet le plus ambitieux. Entre clarté et obscurité, son film est lumineusement filmé et interprété.
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Car le lieu se présente à la fois comme le fil conducteur du récit, mais également comme l’un de ses personnages, une forme d’allégorie. Montrée d’abord comme un lieu infernal, la gare devient celui de la résurrection possible, d’apparitions hors normes, comme si dans les différentes strates de l’architecture du lieu, de l’obscurité de ses sous-sols à la clarté de sa verrière, de l’apparition du fantastique, se nouaient différents états de l’homme. L’exploration de l’espace finit par amener à une autre dimension de l’existence, temporelle et mystique.
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Multitude colorée qui porte, sous la grande verrière du bâtiment, les débats de la République et ses blessures ouvertes au rythme des sons qui se chevauchent et des vibrations des trains qui grondent sous les voies. De cette représentation miniature de la société, où le surnaturel surgit parfois de la manière la plus inopinée et où la foule sert de révélateur à l’individu, la réalisatrice tire un bouleversant et douloureux hymne à la vie en marche.
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Une gare filmée comme un concentré du monde: on s'y croise, on s'y rencontre, on s'y sépare... Parmi les centaines d'anonymes, Claire Simon privilégie quatre destins. Mise en scène fluide pour certains, rêche pour d'autres.
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Une immersion brillante, frénétique et fascinante au coeur d'un village global, qui réinterroge le sens du terme «frontière» et donne à voir les images du monde.
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Claire Simon a choisi pour unique décor de son film cette gare magnifique construite sous Napoléon III, la troisième du monde par son trafic. Les vies s’y croisent et s’y quittent. Un père magnifiquement interprété par François Damiens recherche sa fille disparue, il y a aussi le ballet de ceux qui font le ménage, les escalators qui mènent aux destinations et
des pièces noires cachées pour les amoureux qui n’ont pas le temps de se rencontrer sur les bancs publics. Reda Kateb, Nicole Garcia, François Damiens et les autres vous attendent dans ces correspondances, ces magasins et ces longs couloirs pleins de solitudes urbaines. -
Mélancolique et poignant, "Gare du Nord" témoigne de la beauté de l'une des plus grandes gares du monde comme des gens qui la traversent.
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Ce beau voyage immobile au cœur d’un lieu mythique de Paris est une œuvre inégale surtout dominée par la splendide Nicole Garcia dans l’un de ses meilleurs rôles.
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Un peu long mais passionnant, ce film entre documentaire et fiction palpite de mouvements et d’éclats qui sont la vie même.
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Le foisonnement documentaire côtoie le fantastique. Plusieurs personnages affirment que des esprits circulent dans la gare. Joan en devient la pythie. Si le film n’échappe pas à quelques grosses ficelles scénaristiques, ces irruptions de légendes ferroviaires et de superstitions comptent parmi ses réussites.
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L’irruption de la fiction convenue dans cet inquiétant et très bel océan de réel ferroviaire porte en lui des regrets d’un film qui se situe peut-être à la jointure de ce diptyque.
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La réalisatrice Claire Simon plante sa caméra gare du Nord, où se croisent (...) des personnages plantés dans un décor réel qui permet une fois de plus à la réalisatrice de brouiller les pistes entre fiction et documentaire. Et si son talent n’est plus à prouver dans le second, son récit aurait mérité d’être recentré sur les amoureux campés par Nicole Garcia et Reda Kateb.
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De son long tournage dans la grande gare parisienne, Claire Simon a rapporté un documentaire (encore inédit) et cette fiction qui met en scène la liaison d'une professeure d'université (Nicole Garcia) et d'un étudiant (Reda Kateb). Cette transgression des frontières n'a pas été aussi fructueuse que l'aurait voulu la cinéaste.
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Un film généreux, imprégné par le génie du lieu, qui semble flotter, toujours entre deux trains. C'est la rançon de sa forme très originale, qui étouffe un peu ses personnages prétextes, dont certains effectuent justement une enquête sociologique et des interviews. Gare au procédé ?
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Tout ou presque tombe du quai – expulsé par les artifices, notamment scénaristiques.(…) Les lieux communs abondent mais la topographie du vrai lieu commun, la gare, semble à peine exploitée.