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Yau Nai Hoi, qui signe ici son premier long-métrage, n'est autre que le scénariste attitré de Johnnie To, le maître du polar. Il délaisse les fusillades chères à son mentor pour bâtir un jeu de pistes au suspense haletant, digne de la série 24 heures.
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Le film se faufile partout, fait s'entrecroiser les personnages, enregistre le moindre détail, avec une précision jamais ennuyeuse. Entre quadrillage, chorégraphie et opération de surveillance, il ne fait en somme que magnifier la notion même de mise en scène.
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Pas étonnant que Filatures ait superficiellement un petit air de famille avec une oeuvre qui commence par ailleurs à être connue en Occident. De nombreux acteurs font partie de la troupe de l'auteur de The Mission, à commencer par Simon Yam, et les rues de Hongkong ont ici quelque chose de familier, une densité concrète qui évoque le meilleur du cinéma de To. (...) Même si l'on peut regretter que la mise en scène, tout en zooms et caméra portée, n'ait pas l'élégance de celle d'un Johnnie To, le film de Yau Nai Hoi maintient l'intérêt du spectateur avec un minimum de consistance.
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Hommage au travail obscur de quelques fourmis policières, les petits, les sans gloire : c’est le film nous propose Yau Nai-Hoi, le scénariste de Johnnie To, dont il a bien retenu les leçons. Ce polar à l’histoire simplette mais accrocheuse, au rythme constant, au montage virtuose, tient en haleine d’un bout à l’autre. Et tout comme « Breaking news » s’interrogeait sur le pouvoir de l’image, « Filatures » expose le côté « Big Brother » de nos vies, la surveillance permanente dont tout citoyen est aujourd’hui l’objet, à travers téléphones portables, caméras de surveillance, micros, etc. Une technologie ici au service de la loi mais qui n’offre qu’une piètre sécurité, comme en témoignent les cadavres du film. il oppose quelques personnages attachants, superbement croqués, nos doubles, nos espions. Liberté et sécurité illusoires, la parano en prime…