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Le prégénérique s'apparente à une déclaration d’intention, la volonté évidente de faire du grand cinéma lyrique et sauvage. Dans un Scope sublime, Trapero livre la vision hallucinante d’un prêtre courage étouffé par la déliquescence d’une Buenos Aires monstrueuse. Le réalisateur enchaîne ensuite sur Jérémie Renier, perdu dans la jungle avec des rebelles qui flinguent tout sur leur passage. Ces premières minutes promettent un fi lm suffocant et viscéral. Mais très vite, le désir du cinéaste de réaliser un fi lm à thèse reprend le dessus. On digresse sur le malheur dans les favelas ou les méthodes musclées des flics corrompus... Trapero se met à filmer la déshérence avec une acuité documentaire parfaite et décortique les processus qui aboutissent à la misère. Du bon cinéma politico-social, incarné par des acteurs impeccables. Mais le formalisme stupéfiant du début, ainsi que la beauté de Martina Gusmán, laissaient entrevoir un autre fi lm, bien plus excitant.
Toutes les critiques de Elefante blanco
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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On aurait pu aimer plus que de raison Elefante Blanco, mais sa conscience de son excellence le cantonne à la réussite, tout en lui interdisant de véritables fulgurances. Attention toutefois, si le résultat nous frustre, il demeure hautement recommandable, et d'une très haute tenue.
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L’Argentin Pablo Trapero livre un film à la tonalité presque documentaire sur le travail de religieux auprès de populations très défavorisées.
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Le film, mi-thriller, mi-documentaire, s’il manque parfois d’émotion et de synthétisme narratif, prend des risques. Et fait preuve dans certaines scènes (la descente de police notamment) d’une formidable maestria.
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Pablo Trapero suit le combat de deux prêtres en Argentine dans une fresque humaniste palpitante.
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En Argentine, la lutte quotidienne d'une poignée de prêtres catholiques contre la misère et la violence, dans un bidonville des environs de Buenos Aires. Un beau film poignant, entre réalisme documentaire et ferveur romanesque.
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Trapero livre un fresque superbe, portée par de purs moyens de cinéma : les quinze premières minutes se passent de dialogues. Puis un plan-séquence magistral nous plonge dans l'authentique bidonville de la "Ciudad occulta" et sa ruche. Un souffle épique anime le film. Les acteurs sont impeccables.
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Excellent Jérémie Renier ... Un film émouvant, violent et sous très haute tension.
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Nouveau film coup de poing de Pablo Trapero, à la mise en scène enfin assouplie. Résultat : un film qui brille surtout par la performance de ses acteurs.
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Une chronique sociale forte et émouvante.
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Un film magnifique, à l'énergie presque trop impressionnante.
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le réalisateur évoque le mouvement des prêtres pour le tiers-monde né dans les années 1970 et les fractures politico-religieuses de l'Argentine. C'est assez confus, mais cet arrière-plan historique donne au film l'épaisseur d'une réalité ancienne et toujours brûlante. Pablo Trapero lui aussi s'engage, par la puissance d'une mise en scène de thriller qui ne vous lâche pas, jusqu'à la mort héroïque de Julian.
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Sur un sujet difficile, Pablo Trapero livre une œuvre éblouissante sur le plan formel, mais qui échoue à faire partager les angoisses et les espoirs de ses personnages.
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Une fiction à forte teneur réaliste dans un bidonville de Buenos Aires. Efficace mais sans surprise.
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Trapero perd le fil à force d'osciller entre brûlot et drame psychologique.
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Dans le rôle d'un prêtre rongé par le doute, Jérémie Renier n'arrive pas à sortir le réalisateur argentin Pablo Trapero de l'impasse dans laquelle l'a conduit ce drame social.
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On l'a compris, le bidonville est le personnage principal que veut décrire Pablo Trapero au gré de problématiques politiques, religieuses et sociales. Mais ce portrait off de la capitale argentine pêche en laissant inexplorés les arcanes mafieux du pouvoir dont on voudrait connaître davantage les travers. Malgré cela, on ne peut retirer à Trapero un savoir-faire de metteur en scène pour porter le sens dramatique inné des images.
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Si ce film-là accroche, c'est grâce à sa mise en scène, magnétique dès les premiers plans. Du coup, on ne regarde pas le film, on le vit. Eprouvant, mais bon.
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Après "Carancho", Pablo Trapero radiographie la misère, sociale comme affective, avec encore plus d'ambition qu'à l'accoutumée. Son cinéma, brutal et virtuose, impressionne. Pourtant, en dépit de sérieuses qualités dans l'exécution, d'une interprétation hors pair et d'une totale sincérité dans le propos - si loin de la démagogie -, Elefante Blanco pêche hélas par didactisme et manque d'émotion.
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Un long-métrage plein de sobriété et d’émotion pour montrer le chaos indicible qui règne dans ces villages de carton.
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Le récit peine à satisfaire l'exigence de ses ambitions, et la fresque en puissance qu'il porte ne se développe pas comme on l'espérait.
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Un film aux situations un peu attendues, mais qui dresse le portrait peu commun d’un homme de foi dans une ville sans foi ni loi.
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Septième film de Pablo Trapero, Elefante Blanco plonge un jeune prêtre dans les entrailles d’un bidonville où règnent la misère, la violence et les trafics. Après Leonera et Carancho, le réalisateur argentin offre un nouveau thriller social, mais son cinéma tourne en rond.
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Comme s’il redoutait d’ennuyer le spectateur, Trapero multiplie les micro-récits et, malheureusement, s’abîme plus d’une fois dans l’artifice, ce qui pose problème vu le contexte. L’utilisation assourdissante de la musique (hors sujet) et l’interprétation inégale des acteurs (Ricardo Darin et Jérémie Renier peinent à incarner la foi en souffrance) n’arrangent rien à l’affaire. Elefante Blanco, respectable, mais maladroit, témoigne d’une sérieuse panne d’inspiration de son auteur.
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Ce qui dessert vraiment son film, en dépit de la qualité de sa réalisation et de ses interprètes. Au fond, c’est une question de ton, comme si le réalisateur d’‘Elefante Blanco’ n’avait su choisir entre le politique et le sentimental – association douteuse. Et qu’en alliant les deux, il s’était pris les pieds dans le tapis. Et trompé de direction.
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La misère ne sert que de décor à un scénario aussi indigeste qu'invraisemblable, et Trapero, se rêvant en missionnaire des temps présents, ne fait que filmer une réalité évangélisée par Hollywood.