Toutes les critiques de Duelist

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Cinq ans après Sur la trace du serpent, le réalisateur Lee Myungse revient avec l'adaptation d'une classique histoire de détéctive datant du XVIIè siècle, très populaire en Corée pour avoir été adaptée en bande dessinée et en série télé. Dans sa version cinéma, la profusion d'effets empruntés au clip rend aussi incompréhensible l'histoire que les personnages.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Adapté d'un manga à succès, Duelist est peut-être à réserver aux fans de l'oeuvre originale ou aux aficionados de cinéma ultra populaire version coréenne. Les autres seront au mieux désorientés, au pire s'ennuieront ferme.
    "Mais qu'est-ce que c'est que ça ?"... Voilà en résumé ce qui vient à l'esprit devant Duelist, le dernier film du coréen Lee Myung-Se. Comédie burlesque à l'orientale, romance, clip sur-vitaminé, film de sabre traditionnel, chorégraphie inattendue, BD, cartoon... L'énumération pourrait continuer sans pour autant trouver la juste définition de cet O.V.N.I. qui nous est donné à voir. A la fois horripilant par sa maladresse caractérisée et fascinant car unique en son genre, le film ne laisse en tout cas pas indifférent.Ça commence comme une histoire de fantômes chinois, et puis, virage à 180° : c'est en fait une sombre histoire de fausse monnaie, située dans la Corée du XVIIème siècle. Une enquête, quelques meurtres, des coups de sabres à gogo, un mystérieux rebelle, une jeune flic aux allures guerrières, son lieutenant un peu benêt... "Sombre" signifie ici "souvent incompréhensible". Mais, au fond, à vrai dire, peut-être est-ce là l'intérêt principal de ce film inclassable : il intrigue. Qui sont ces personnages étranges ? Où vont-ils ? Pourquoi cette scène arrive-t-elle après celle-là ?... Une ribambelle de questions parasite notre regard écarquillé qui peine à saisir un indice, du sens, ici ou là.A l'esbroufe
    Le hic, c'est qu'un questionnement perpétuel finit par lasser. On doute qu'il y ait une réelle volonté derrière tout ça. Et puis, pour stimulant que soit l'objet, s'interroger face à lui n'est pas obligatoirement un gage de qualité. Alors, dans Duelist, qu'est-ce qui le serait ? Il faut reconnaître une certaine virtuosité dans le montage. Les cascades, scènes de combats et autres poursuites ne manquent pas de rythme, ce serait même plutôt l'excès l'inverse. Les couleurs, la composition des cadres, la photo sont indéniablement soignées et plutôt réussies. Alors quoi ? Alors deux choses. D'une part, la forme, par instant intéressante et travaillée, mais souvent à l'esbroufe, ne suffit pas à justifier presque deux heures de pseudo développement d'une intrigue sans intérêt. On est loin de Tigre et Dragon et autres Secret des poignards volants. D'autre part, on n'y comprend pas grand-chose.Du ciné pour quoi faire ?
    Dérision ? Premier degré ? Le problème réside sans doute dans la question même. Car Duelist ne trouve jamais ni évidence ni équilibre. Trop longues, ces scènes où l'éventuel amusement cède vite le pas à l'ennui. Trop kitsch, cette romance dont on ne sait si elle joue la carte du pastiche à outrance. Trop caricatural, ce héros mutique, sorte de vengeur masqué. Trop laides, ces grimaces de l'actrice principale dont on se demande si elle a été dirigée vers le burlesque à dessein. Avec au coeur de tout cela, la question qui fâche : est-il utile de faire du cinéma simplement pour en faire ? Si l'on en croit ses propos, le réalisateur semble animé de belles théories et se drape dans de grands mots dont on peine à retrouver les traces à l'écran. Ratage, peut-être... Manque de lucidité, éventuellement... Discours marketing, certainement. Mais à l'heure de la réduction des quotas, on a forcément un peu envie de défendre le cinéma coréen. Alors disons que ce qui tient le mieux la route dans Duelist, finalement, ce sont les touches d'humour « à la japonaise ». Une drôlerie nippone décalée, étonnement grossière et fichtrement bienvenue, qui ne manque pas de saveur et nous aère un brin tout ça.Duelist
    Un film de Lee Myung-Se
    Avec: Ha Jiwon, Gang Dongwon, Ahn Sungki, Song Youngchang
    Corée du Sud, 2005 - 1h50
    Sortie en salles (France): 17 mai 2006
    Sur Flu :
    - Dossier cinéma coréenSur le web :
    - le site officiel du film