Toutes les critiques de Coup de foudre à Rhode Island

Les critiques de Première

  1. Première
    par Stéphanie Lamôme

    Ah, ah ! Quiproquos en veux-tu ? En voilà ! Steve Carell nous a fait rire dans 40 Ans, toujours puceau, pleurer dans Little Miss Sunshine, mais il ne nous fera pas tomber amoureuses. L’acteur se révèle en effet un mauvais choix pour incarner un héros de romance capable d’assumer au premier degré des fadaises comme : « La première fois que je t’ai vue, j’ai cru que j’étais mort car il y avait un ange dans la pièce. » Peu importe qu’il ne rentre pas dans les canons de beauté du genre, mais dans ceux du charme, si. Constat d’autant plus cruel que Juliette Binoche, elle, est un vrai soleil. La tension censée découler de leur irrésistible attraction pendouille comme une vieille corde à linge, et la magie qui fait que l’on se couperait un bras pour les voir finir ensemble n’opère pas. Le minimum syndical de la comédie sentimentale, quoi.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    Qui aurait pu imaginer que Steve Carell pourrait jouer le Hugh Grant de service dans une comédie romantique? Et pourtant, Juliette Binoche l'a cru, elle, quand elle a dit oui à ce joli petit film rafraichissant de ce mois de septembre. Parce qu'il faut d'emblée marcher pour adhérer aux ressorts comico-amoureux de ce couple qui se rate pour mieux se retrouver, comme l'exige la loi du genre.

  2. Fluctuat

    Ne pas se fier à son titre français bidon et son casting improbable, Coup de foudre à Rhode Island est bien une comédie romantique, mais où il est moins question du couple que de la famille. Cette condition nécessaire au bonheur américain.Steve Carell, acte 2. Après Max la menace la semaine passée, Coup de foudre à Rhode Island, auquel on préfère le titre original, Dan in Real Life. Que personne ne s'étonne de cette actualité soudaine pour notre acteur préféré, le film date de 2007. Un sortie tardive donc, ou le lot habituel des titres à faible potentiel. Et c'est vrai, Dan in Real Life est modeste : sympathique petite comédie romantique, il n'ambitionne pas de révolutionner le genre mais de s'y installer avec l'assurance tranquille de ses acteurs et de son scénario. Le pitch ? Carell, pédagogue un peu paumé depuis le décès de son épouse, part avec ses filles pour la grande réunion familiale annuelle. Direction la maison des parents dans le Rhode Island, où lors d'un passage chez le libraire il croise Juliette Binoche (véridique). C'est le coup de foudre, mais pas de bol, c'est aussi la copine de son frère, pire, une fille absolument géniale. Suit alors un récit inégal bâti selon une montée du désir infernale passant du dilemme à la frustration, du comique à l'amertume, de la complicité à la gêne, jusqu'à un dénouement prévisible où Carell vole la vedette à son frangin qui passe un peu pour un crétin (le seul réel point négatif du film).Mais avant d'être l'histoire d'une rencontre, Dan in Real Life est d'abord obsédé par la famille. La « vraie vie », c'est elle ; l'élément manquant à Carell, cause de son spleen et des malentendus avec ses filles, c'est cette épouse absente à laquelle il faut trouver une remplaçante. Un problème d'équilibre donc qui rend obsolète les principes auxquels s'attache aveuglément son personnage (ses théories sur l'éducation), pour tendre vers l'amour familial comme seule source d'harmonie possible. Le film est ainsi entièrement soumis à cette quête d'une existence commune qui parfois ressemble à une épreuve : pour évoquer les deux revers de la médaille, pimenter les situations et l'y resituer, Carell est accablé par ses proches, envahissants et intrusifs. Outre son sujet, la famille est aussi l'enjeu esthétique du film. Réfugié dans la somptueuse maison des parents au style très Côte Est, tout l'espace, les objets, l'atmosphère, renvoient à la mythologie américaine du home, à son confort, sa chaleur, sa quiétude, sa certitude. Comme s'il ne pouvait avoir de meilleur horizon. Et si finalement Steve Carell était un sympathique conservateur ?Coup de foudre à Rhode IslandDe Peter HedgesAvec Steve Carell, Juliette Binoche, Dane CookSortie en salles le 17 septembre 2008Illus. © EuropaCorp Distribution - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils acteur, comédie sur le blog cinéma

  3. Paris Match
    par Christine Haas

    Sur ce scénario assez convenu, Steve Carell révèle une nouvelle facette de son talent comique à travers un personnage qui a des principes mais refuse de laisser passer le bonheur. Dans l'incarnation du charme et de la fantaisie Juliette Binoche rie, danse et s'agite courageusement, sans convaincre. Le problème majeur venant de l'absence totale d'alchimie sexuelle entre les deux comédiens. Romancier et scénariste, Peter Hedges, qui avait fait des débuts remarqués dans la réalisation avec Pieces of April, est plus à l'aise dans le portrait de famille doux-amer, où sa sensibilité trouve le bon écho. Sa comédie romantique ne renouvelle pas le genre mais se laisse voir.