-
Le premier film de l'acteur et écrivain Michael Cohen est épuré (...). Un film acide plus qu'acidulé et courageux, à bien des égards.
-
Cette peinture du désordre amoureux touche par sa fragilité sensible, son impudeur délicate, l'élégance de sa mise en scène intimiste magnifiée par deux interprètes en parfaite symbiose. Michaël Cohen en Emmanuelle Béart sont ensemble à la ville. Et alors ? Aucun exhibitionnisme douteux à l'écran. Ce sont d'abord de grands comédiens. Et ce premier film laisse augurer de belles suites.
-
Ce film qui veut raconter le chaos y parvient un peu trop bien dans sa (dé)construction. Cette volonté de battre les cartes et les séquences en désordre risque de dérouter sérieusement le spectateur. Fragile, déconcertante, voire quasi foldingue, Emmanuelle Béart est pourtant comme un poisson dans l’eau dans cette histoire. Plus figé, Michaël Cohen est un ton au-dessous.
Mais, si ces deux silex frottés l’un contre l’autre ne font pas les mêmes étincelles, ce film a quelque chose de profondément émouvant et troublant dans ses maladresses. Il y a passionnément du vrai là-dedans. -
Justement, on essaie de le prendre tel qu'il est, le film, mais on n'y parvient que rarement : lors de très brefs moments burlesques, ou dans cette scène sans dialogues dans un café où tout, soudain, repose sur les regards. En fait, la légèreté et la suggestion réussissent mieux aux deux acteurs que la passion et la douleur.
-
La violence des échanges amoureux, l'engagement d'Emmanuelle Béart ne servent à rien face à ce sérieux imperturbable. Gabrielle et Jean ne sont pas les premiers à souffrir pour notre divertissement. Et le manque d'invention du scénario (également de Michaël Cohen) et de la mise en scène viennent le rappeler presque à chaque plan.
On sent venir le scandale public quand ils sont au café, le geste déréglé quand ils sont seuls dans un appartement.
On pense à des amoureux qu'on a aimés dans d'autres films, ou à ce qui reste dans le frigo quand on rentrera à la maison. A tout sauf à Jean et à Gabrielle, ils n'ont qu'à régler leurs affaires sans nous.