En 1984, la madone tourne cette comédie new-yorkaise légère, alors qu’elle n’était pas encore super star. Sous ses cheveux châtains en pétard, sa blonde ambition pointait déjà. Arte diffuse ce soir à 20h40 Recherche Susan désespérément. Souvenirs, souvenirs.
En 1984, la madone tourne cette comédie new-yorkaise légère, alors qu’elle n’était pas encore super star. Sous ses cheveux châtains en pétard, sa blonde ambition pointait déjà. Arte diffuse ce soir à 20h40 Recherche Susan désespérément. Souvenirs, souvenirs.New York, 1984. Quand elle arrive au casting de Recherche Susan désespérément, pas gênée, la jeune femme de 25 ans demande aux producteurs… de régler sa note de taxi ! Son CV cinématographique se résume à un moyen-métrage amateur en super 8.Elle, c’est Madonna, débarquée de son Michigan natal, six ans plus tôt. Son premier album pop, Madonna, vient de remporter un joli succès. La réalisatrice Susan Seidelman se dit qu’elle a peut-être trouvé la Susan de son film, une arnaqueuse à la petite semaine, pleine d’insolence. Cette comédie romantique relate les mésaventures de Roberta, une bourgeoise sage du New Jersey. Devenue amnésique, on la prend pour Susan, embrouilleuse aux mœurs légères, qui a dérobé des boucles d’oreille d’une valeur inestimable. Les producteurs ont déjà choisi une comédienne prometteuse, Rosanna Arquette, pour jouer Roberta. En revanche, ils recherchent désespérément Susan, après avoir auditionné en vain des starlettes comme Melanie Griffith et Kelly McGillis. Madonna veut le rôle à tout prix. Elle se rend indispensable, donnant la réplique aux acteurs retenus pour incarner son petit ami. Parmi eux, un inconnu du nom de Bruce Willis. Il n’est pas retenu. Madonna, si.L’ambitieuse "madone" mise sur ce modeste film pour imposer sa notoriété naissante. Elle propose qu’Into the Groove, un de ses nouveaux titres, figure sur la BO du long-métrage. "J’aspire à une carrière d’actrice, autant que de chanteuse et il faut bien commencer", déclare-t-elle.Sur le tournage, dans les rues de Manhattan, elle impose son look trash et provocant : bustiers noirs en dentelle, tops en résille, leggings. Ce sont ses propres vêtements, dont un T-shirt orange siglé à ses initiales, MC (Madonna Ciccone). Selon les mauvaises langues, si la future reine de la pop est bluffante dans cette comédie légère, c’est parce qu’elle n’a pas eu à jouer : elle se serait contentée d’être elle-même.À l’époque, l’interprète de Holiday, un peu boulotte, cherche à maigrir. Aussi recrache-t- elle après chaque prise où Susan s’empiffre de biscuits. Mais pour ce qui est de l’appétit sexuel, Madonna ne réfrène pas sa gourmandise. Sa caravane-loge abrite ses multiples amours. " Like a Virgin commençait à passer à la radio. Ça nous faisait bien marrer", se souvient un technicien du film.Problème, Madonna n’a pas son permis de conduire. La scène où Susan emprunte la décapotable sport de Gary, le mari coincé de Roberta, se réduit à un plan de la belle sortant de la voiture sagement garée. Quant à la séquence de la boîte de nuit, où l’intrigante rencontre Gary, elle a été filmée dans un lieu familier de la chanteuse. La Danceteria, night-club new-wave du quartier de Flatiron. Madonna y a tenu le vestiaire et c’est là qu’en 1982, la maquette d’Everybody, son premier 45 tours, a été testée auprès du public.En 1985, le film triomphe dans le monde entier. Il est porté par la "madonnamania" qui a accompagné son deuxième album, Like a Virgin, sorti en novembre 1984. La gamine du Michigan a enfin décroché son sésame pour la gloire qu’elle recherchait… désespérément.Emmanuel Ducasse du magazine Télé 7 jours.
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