Jean-François Balmer incarne Pompidou pour France 3
<strong>31 mai 1973, aéroport de Reykjavik en Islande. Pompidou rencontre Nixon. Il apparaît le visage bouffi. Il mourra prématurément un an plus tard. </strong><strong>Jean-François Balmer</strong><strong> incarne le président malade dans </strong><strong>Mort d'un président</strong><strong>, diffusé ce soir à 20h35 sur France 3. Emmanuelle Touraine, journaliste à </strong><strong>Télé 7 Jours</strong><strong>, a rencontré l'acteur.</strong>pagebreak <strong>Quelle a été votre première réaction quand le réalisateur </strong><strong>Pierre Aknine</strong><strong> vous propose d?incarner Pompidou ?</strong> Je suis très excité ! J?ai joué bien d?autres noms illustres : Guitry, Louis XVI, Apollinaire, Baudelaire, Mitterrand? Il y a peu encore, j?étais Henri IV au théâtre. J?adore ça, la réalité est bien plus exceptionnelle que la fiction.pagebreak <strong>Qu?évoquait pour vous Georges Pompidou ?</strong> Je n?en avais pas une image précise. Politiquement, je ne le connaissais pas bien. Je me suis plongé dans les archives de l?INA et j?ai dîné avec Marie-France Garaud, qui était sa conseillère. pagebreak <strong>Et alors ?</strong> Il a un parcours atypique. Fils d?instituteurs, il est devenu prof de lettres. Il s?est lancé en politique à plus de 50 ans. En 62, il se retrouve Premier ministre de De Gaulle ! Il était cultivé, amoureux des arts. C?était une sorte de dilettante : s?il avait croisé Picasso, il serait devenu marchand de tableaux.pagebreak <strong>Pour jouer un homme célèbre, se pose-t-on obligatoirement la question de la ressemblance physique ?</strong> Avant le tournage, j?ai dit au producteur que je me sentais assez fort et "contusionné" pour jouer le Pompidou des derniers mois. Mais la maladie est au centre du film, quand le Président a le visage gonflé par la cortisone. J?ai fait un essai? qui m?a convaincu. Je subissais cinq heures de maquillage chaque jour. J?étais « recouvert » de silicone jusqu?aux épaules, puis on m?aspergeait d?alcool à 90° pour la fixer. Un enfer ! Mais j?insiste : ce n?est pas uniquement un truc de maquillage. L?imitation ne m?intéresse pas. Il s?agit d?une évocation, de prendre un peu de sa musique.pagebreak <strong>Votre responsabilité d?acteur est-elle d?autant plus grande que l?homme est célèbre ?</strong> Ça rajoute de la pression. Pour jouer un rôle comme ça, il faut être délicat, exigeant, besogneux. On n?obtient rien sans travail.pagebreak <strong>Jusqu?au bout Pompidou cache sa maladie aux Français. Comprenez-vous ce "silence d?Etat" ?</strong> Quand le médecin lui annonce sa maladie, il rétorque que des millions d?électeurs ont voté pour lui et qu?il ne peut démissionner pour "convenances personnelles". Mais, Pompidou n?était pas un Bisounours. Il aimait le pouvoir et ne voulait surtout pas risquer que Mitterrand remporte les prochaines présidentielles. Le même Mitterrand, qui s?était indigné de ce secret d?Etat, a fait de même des années plus tard ! Aujourd?hui, le moindre bouton sur le nez de Sarkozy ferait l?objet d?une étude détaillée dans les médias !pagebreak <strong>Mort d?un président</strong> <strong>relate aussi une belle histoire d?amour?</strong> Oui. C?est étonnant de voir à quel point vie privée et vie publique ne se confondaient pas. Claude Pompidou rêvait plus son mari en écrivain qu?en politique. Elle s?ennuyait à l?Elysée. Le sachant malade, elle aurait aimé qu?il démissionne. C?était un couple très uni, qui partageait une véritable passion pour l?art.<strong>Interview Emmanuelle Touraine pour Télé 7 Jours.</strong>
Mort d'un président
Jean-François BALMER (Georges Pompidou); Roger TO THANH HIEN (Mao Tsé-Toung)
Mort d'un président
Jean-François BALMER (Georges Pompidou); Roger TO THANH HIEN (Mao Tsé-Toung); Evelyne MACKO (L'interprète)
Jean-François BALMER (Georges Pompidou); Xavier de GUILLEBON (Valéry Giscard d'Estaing)
Mort d'un président
Jean-François BALMER (Georges Pompidou); Samuel LABARTHE (Jacques Chirac); Eric PRAT (Michel Poniatowski); Cyrille ELDIN (Edouard Balladur); Nicolas PIGNON (Pierre Messmer); Xavier de GUILLEBON (Valéry Giscard d'Estaing)
Mort d'un président
André MARCON (Pierre Juillet); Florence MULLER (Marie France Garaud)
Mort d'un président
André MARCON (Pierre Juillet); Jean-François BALMER (Georges Pompidou)
Mort d'un président
Laurent BATEAU (Michel Jobert)
31 mai 1973, aéroport de Reykjavik en Islande. Pompidou rencontre Nixon. Il apparaît le visage bouffi. Il mourra prématurément un an plus tard. Jean-François Balmer incarne le président malade dans Mort d'un président, diffusé ce soir à 20h35 sur France 3. Emmanuelle Touraine, journaliste à Télé 7 Jours, a rencontré l'acteur.Quelle a été votre première réaction quand le réalisateur Pierre Aknine vous propose d’incarner Pompidou ? Je suis très excité ! J’ai joué bien d’autres noms illustres : Guitry, Louis XVI, Apollinaire, Baudelaire, Mitterrand… Il y a peu encore, j’étais Henri IV au théâtre. J’adore ça, la réalité est bien plus exceptionnelle que la fiction. Qu’évoquait pour vous Georges Pompidou ? Je n’en avais pas une image précise. Politiquement, je ne le connaissais pas bien. Je me suis plongé dans les archives de l’INA et j’ai dîné avec Marie-France Garaud, qui était sa conseillère. Et alors ? Il a un parcours atypique. Fils d’instituteurs, il est devenu prof de lettres. Il s’est lancé en politique à plus de 50 ans. En 62, il se retrouve Premier ministre de De Gaulle ! Il était cultivé, amoureux des arts. C’était une sorte de dilettante : s’il avait croisé Picasso, il serait devenu marchand de tableaux. Pour jouer un homme célèbre, se pose-t-on obligatoirement la question de la ressemblance physique ? Avant le tournage, j’ai dit au producteur que je me sentais assez fort et "contusionné" pour jouer le Pompidou des derniers mois. Mais la maladie est au centre du film, quand le Président a le visage gonflé par la cortisone. J’ai fait un essai… qui m’a convaincu. Je subissais cinq heures de maquillage chaque jour. J’étais « recouvert » de silicone jusqu’aux épaules, puis on m’aspergeait d’alcool à 90° pour la fixer. Un enfer ! Mais j’insiste : ce n’est pas uniquement un truc de maquillage. L’imitation ne m’intéresse pas. Il s’agit d’une évocation, de prendre un peu de sa musique. Votre responsabilité d’acteur est-elle d’autant plus grande que l’homme est célèbre ? Ça rajoute de la pression. Pour jouer un rôle comme ça, il faut être délicat, exigeant, besogneux. On n’obtient rien sans travail. Jusqu’au bout Pompidou cache sa maladie aux Français. Comprenez-vous ce "silence d’Etat" ? Quand le médecin lui annonce sa maladie, il rétorque que des millions d’électeurs ont voté pour lui et qu’il ne peut démissionner pour "convenances personnelles". Mais, Pompidou n’était pas un Bisounours. Il aimait le pouvoir et ne voulait surtout pas risquer que Mitterrand remporte les prochaines présidentielles. Le même Mitterrand, qui s’était indigné de ce secret d’Etat, a fait de même des années plus tard ! Aujourd’hui, le moindre bouton sur le nez de Sarkozy ferait l’objet d’une étude détaillée dans les médias ! Mort d’un président relate aussi une belle histoire d’amour… Oui. C’est étonnant de voir à quel point vie privée et vie publique ne se confondaient pas. Claude Pompidou rêvait plus son mari en écrivain qu’en politique. Elle s’ennuyait à l’Elysée. Le sachant malade, elle aurait aimé qu’il démissionne. C’était un couple très uni, qui partageait une véritable passion pour l’art.
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