Attention, téléfilm d'exception, ce soir sur France 2. Nina Companeez a accompli la gageure d’adapter en deux épisodes d’1h50 les 2 400 pages d’A la recherche du temps perdu, l’œuvre monumentale de Marcel Proust. Récit d’un pari osé par Emmanuel Ducasse, journaliste à Télé 7 Jours.1897. Le héros, appelé le narrateur, a 17 ans. Issu de la haute bourgeoisie et asthmatique, il part avec sa grand-mère respirer le bon air marin de la côte normande. Sur place, il rencontre six jeunes filles en fleurs, qui vont lui faire oublier son chagrin d’amour… Ainsi débute A la recherche du temps perdu, version Nina Companeez. La talentueuse réalisatrice-scénariste (Les Dames de la côte, Un pique-nique chez Osiris…) a osé l’impossible : porter à l’écran l’œuvre colossale de Marcel Proust, inspirée de sa propre vie, soit sept tomes publiés entre 1913 et 1927. Jusqu’alors, seuls trois de ses livres ont été transposés au cinéma. Même les maîtres du septième art, Luchino Visconti et Joseph Losey, avaient renoncé à adapter cette fresque romanesque dans son intégralité. "Ils ambitionnaient de faire un film inoubliable à la hauteur de ce chef-d’œuvre littéraire, confie Nina Companeez. Ce n’est pas mon cas. Mon but, avec ce téléfilm : donner envie aux gens, surtout aux jeunes, de découvrir Proust. Depuis mes 20 ans, je l’adore. Je me revois éclater de rire en le lisant chez le coiffeur devant les regards interloqués des clientes."Proust, un écrivain amusant ? Mais si ! La réalisatrice a choisi l’humour comme clé d’entrée de ce monument de la littérature. "Proust se moque du narrateur, en fait lui-même, et de ces grands bourgeois et aristocrates en perpétuelle représentation sociale."Plus d’un an et demi de travail pour adapter les 2 400 pages (en collection Quarto/Gallimard) de La Recherche… en deux épisodes de 110 minutes, avec 64 rôles parlés. Nina Companeez a écarté d’emblée le premier tome, Du côté de chez Swann, pour privilégier ses histoires d’amour et sa fréquentation du beau monde du faubourg Saint-Germain, entre rêves et désillusions. "C’est le cheminement de Proust lui-même, souligne-t-elle. Jusqu’à près de 40 ans, il a observé les gens, accumulé les souvenirs, et durant les douze dernières années de son existence, il en a fait une œuvre d’art."Pour incarner le narrateur, Nina Companeez a choisi le comédien de théâtre Micha Lescot, malgré son mètre quatre-vingt-douze (Proust était de petite taille). "Il exprime ce mélange de sensibilité, d’élégance et de maladresse à la Buster Keaton, auquel je tenais."Emmanuel Ducasse pour Télé 7 Jours
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