Journaliste sur Eurosport (pour la présentation de la F1 notamment), la fille de Jacques Laffite a également un sacré coup de volant. Après ses performances sur glace lors du Trophée Andros, elle nous prouve ses talents de pilote de rallye. Romain Roussel pour Télé 7 Jours l'a rencontrée à grande vitesse sur les (petites) routes de Corse.
Journaliste sur Eurosport (pour la présentation de la F1 notamment), la fille de Jacques Laffite a également un sacré coup de volant. Après ses performances sur glace lors du Trophée Andros, elle nous prouve ses talents de pilote de rallye. Romain Roussel pour Télé 7 Jours a rencontré Margot Laffite à grande vitesse sur les (petites) routes de Corse.Route de Pascala, sur les hauteurs de l’île Rousse. Le temps est au beau fixe et pourtant l’orage gronde. Des détonations déchirent le ciel de Balagne. Masquant d’une main le soleil au zénith, j’aperçois au loin un point blanc pétaradant qui dévale la montagne à vive allure. Au volant de son Abarth R3T, version rallye de la Fiat 500, Margot Laffite enchaîne les lacets avec une dextérité qui nous rappelle que l’art du pilotage est une affaire de famille. Fin de la zone d’essai. Juste le temps d’un demi-tour au frein à main et la jeune femme repart à l’assaut de l’asphalte pour 2 km de virages avalés en moins de 3 mn. Retour au stand. Le petit quatre cylindres survitaminé a besoin de souffler. Un mécano s’affaire autour de la voiture, referme le capot aussi vite qu’il l’a ouvert, vérifie l’état des pneus… Margot, elle, reste concentrée dans sa bombinette tout en se prêtant volontiers au jeu des photographes. On les comprend. Une brindille d’1m70 vêtue d’un casque blanc, d’un tee shirt assorti et d’un jean, aussi à l’aise dans une voiture de course que dans un magasin de fringues, ce n’est pas commun ! Drôle de tenue pour taper des chronos, me direz-vous. Normal.Depuis deux heures, Margot n’est pas là pour décrocher la pole position. Elle tente en secret de rendre blafards des journalistes surexcités (ou inconscients) à l’idée de monter à bord pour un baptême qui n’a rien de catholique. Aurais-je pensé à voix haute ? Un membre du staff se dirige vers moi et me tend casque et charlotte. « Tiens, c’est ton tour maintenant ! » me lance-t-il, le sourire en coin. Je me faufile entre les arceaux de sécurité, me laisse tomber dans le siège baquet et tente de me sangler tel un pilote de chasse prêt à partir en mission. Tout en regardant me débattre avec le harnais, Margot, dont je perçois les yeux rieurs à travers la visière, essaie de me rassurer. A moins qu’il ne s’agisse d’une pointe d’humour ? Difficile à dire tant le vacarme du moteur et le casque ont transformé ses propos en borborygme. Le temps d’un sourire courtois pour faire mine d’avoir compris et le bruit rauque de l’échappement me plonge instantanément dans le monde de la compétition.Relookée pour la course, la console de bord en carbone est parsemée de petits interrupteurs et flanquée en son sommet d’un compteur de vitesse digital sur lequel je compte bien garder l’œil rivé. « Allez, c’est parti !» Margot enclenche la première d’une brève poussée sur un manche à balai faisant office de boîte séquentielle. Fort de ses 180 ch, le pot de yaourt est catapulté sur une route à peine plus large que la voiture… et bordée d’un précipice. Tel un chien en plastique sur une plage arrière, ma tête dodeline au rythme des freinages et des passages en courbes. Je clame un « C’est génial ! » tout en essuyant mes mains moites sur mon jean. « Tu as vu comme elle est agile », me répond-elle. J’ai bien vu, en effet.Le maquis défile sous mes yeux à près de 100 km/h là où, quelques heures auparavant, je passais avec mon propre véhicule à 60, persuadé d’avoir un bon coup de volant. Une expérience unique doublé d’une leçon d’humilité. Du coup, on se prend à imaginer Margot jouer les trouble fête dans la course officielle prévue le lendemain. Hélas, la Michèle Mouton new age sait depuis longtemps qu’elle ne prendra pas le départ faute d’avoir trouvé un copilote suffisamment expérimenté pour déjouer les pièges des routes de l’île de Beauté. Moi, en revanche, je suis parti. Direction le cabinet d’ostéopathie afin de remettre en place mes cervicales. La prochaine fois que Margot me propose un baptême, je choisirais peut-être Laffite en avant !Romain Roussel pour Télé 7 Jours
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