Ayant dû abandonner son émission politique, la compagne de François Hollande revient à l’antenne sur Direct 8 avec
Itinéraires, une interview culturelle d’un nouveau genre. Pas si simple d’allier les deux… Pour Télé 7 Jours, elle donne une interview exclusive !
Ayant dû abandonner son émission politique, Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande revient à l’antenne sur Direct 8 avec Itinéraires, une interview culturelle d’un nouveau genre. Pas si simple d’allier les deux… Pour Télé 7 Jours, elle donne une interview exclusive !Comment va se dérouler cette nouvelle émission?L’invité, issu du monde artistique, est seul pendant une heure dans une pièce, dans la pénombre, assis dans un gros fauteuil. Face à lui, un écran géant où j’apparais quand je lui pose des questions et où lui sont projetés environ 25 «stimuli» visuels : extraits de films, de JT, de concert, unes de presse, témoignages… Il y a un énorme travail d’iconographie en amont. L’idée est de surprendre.pagebreakLe concept est-il aussi déstabilisant pour vous que pour l’invité ?Pour moi, pas du tout. Pourtant, s’il y a bien une chose que je ne sais pas faire, c’est parler face à une caméra. Je suis une journaliste de presse écrite qui fait de la télévision. On avait envisagé un plan B si je n’y arrivais pas. Mais ça m’a tout de suite enthousiasmée ! La caméra qui me filme est cachée derrière le petit écran qui me renvoie l’image de l’invité.pagebreakComment instaurer une complicité avec l’invité par écran interposé ?C’est ce système même de mise à distance qui en crée une. Je suis moi aussi dans la pénombre. C’est comme si nous n’étions que tous deux. J’aime l’idée d’être là sans être là, à distance et proche en même temps. Il y a un côté Troisième dimension dans le décor.pagebreakOn n’est pas loin de la psychanalyse…Un peu. Les invités sortent parfois ébranlés. Je pose mes questions sur un ton tranquille, pas agressif. Je laisse venir les réponses. Je ne veux pas, comme on fait en politique, aller arracher la phrase. C’est une autre façon d’interviewer.pagebreakSi vous connaissez très bien le milieu politique, quels liens avez-vous avec le milieu culturel ?Aucun (rires) ! C’est un vrai plaisir, cela m’ouvre des portes. Avant de recevoir JoeyStarr, j’avoue que je n’y connaissais pas grand-chose en rap. Ça inquiétait beaucoup mes fils !pagebreakÊtre la compagne de François Hollande peut-il jouer en votre faveur pour cette nouvelle émission ?Ça peut créer un petit effet de curiosité.pagebreakPourquoi avoir arrêté 2012 Portraits de campagne, en octobre dernier ?Les personnalités politiques, hommes et femmes, de droite comme de gauche, ne me regardaient plus comme une journaliste politique. Ils s’adressaient à moi différemment.Intervieweuse, vous allez être souvent interviewée en tant que compagne d’un présidentiable… Je ferai ce qui est nécessaire pour répondre à la curiosité. Avec des limites que je placerai. Je n’ai pas de désir d’exhibition. C’est François le candidat. Il n’y a pas de raison qu’on se focalise sur moi.pagebreakAssurerez-vous la présentation de l’émission durant la campagne ?Je pense que nous aurons une petite période de carême au moment des scrutins. Je n’imagine pas être à l’antenne au moment où la pression sera la plus forte, le 21 avril, veille du premier tour, ou pour le second, si jamais c’est le cas. Comme dit Sylviane Agacinski, la femme de Lionel Jospin, qui a du recul sur la situation : «Quoi qu’on fasse, on est attaqué. Autant se faire plaisir. » Du coup, j’ai fait mienne cette phrase.pagebreakÀ l’issue des résultats de la primaire, vous aviez tweeté : « Laissez-moi le temps de comprendre et d’apprendre. » Alors ?Je fais comme je peux. Je suis un peu en porte-à-faux. Il faut que je trouve ma place.pagebreakEn accompagnant François Hollande dans ses déplacements et en disposant d’un bureau à son QG de campagne ?Je me suis dis : en 2012 j’assume !pagebreakConfirmez-vous votre réputation : froide et cash ?Cash, je l’assume. Froide, je peux donner cette impression devant la pression médiatique. Être face à une meute de photographes, ça fait physiquement peur. Je fais des efforts, mais j’ai parfois l’impression d’être un animal en cage.pagebreakComment concilier votre amour et votre job ?Mon amour se confond aujourd’hui avec la campagne, les enfants et ma vie professionnelle. Dans mon métier, j’ai la chance d’avoir une grande liberté. La politique est un sacerdoce très dur qui ne s’arrête jamais. J’ai besoin de m’en extraire.pagebreakComment ?Je lis, je fais du sport, les courses et des machines à laver ! Garder un pied dans la réalité, c’est primordial.pagebreakRegardez-vous la télévision ? Qui tient la télécommande ?Les enfants ! Je la regarde avec eux pour partager un moment ensemble. François ne la regarde plus. Quand il est à la maison, il ne fait rien d’autre que travailler, écrire des discours…pagebreakLe tourbillon de la campagne sera peu propice aux tête-à-tête…C’est pour ça que je l’accompagne, pour qu’on se voie.pagebreakLui apportez-vous votre expertise politique ?Il en a une, cent fois meilleure que la mienne ! En tant que ménagère de moins de cinquante ans, je peux lui ouvrir les yeux sur certaines choses. Comme le cas des mères isolées qui se coltinent trois heures de transport par jour et cumulent les temps partiels pour 800 euros par mois. Ça me révolte !pagebreakSi vous devenez Première Dame, comment envisagez-vous ce rôle ?Je ne me projette pas. Mes 20 ans d’expérience de journaliste politique m’ont prouvé que tant que ce n’est pas fait, ce n’est pas fait. On me dit : « Mais, tu ne te prépares pas ! » Comment se prépare-t-on ? Si ça arrive, je m’adapterai…Interview Emmanuelle Touraine pour Télé 7 Jours
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