Sorti en 2009, ce long-métrage signé Kathryn Bigelow a marqué l'histoire du cinéma américain.Jeremy Renner, Ralph Fiennes, David Morse ou encore Guy Pearce. C'est le casting réuni devant la caméra de Kathryn Bigelow pour Démineurs (The Hurt Locker en VO). Pour son septième film, la réalisatrice, ex-compagne de James Cameron, s'est penchée sur le quotidien en Irak d'une unité de déminage américaine menée par le lieutenant James. Un film tourné en Jordanie près de la frontière irakienne, pour lequel Kathryn Bigelow a collaboré avec le scénariste Mark Boal (Dans la vallée d'Elah) et le chef-opérateur Barry Ackroyd (Le vent se lève, Green Zone).Une victoire historiqueSorti en 2009, Démineurs est entré dans les annales quelques mois plus tard. Succès au box-office avec près de 50 millions de dollars récoltés pour 15 millions à peine de budget, ce long-métrage a fait un vrai raz-de-marée aux Oscars 2010, se payant même le luxe de devancer largement l'un des poids lourds du moment : Avatar de James Cameron. Plébiscité par les critiques, il a raflé 6 récompenses dont les très convoités prix de meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleur montage, meilleur montage son et meilleur mixage.Mais ce n'est pas le nombre de statuettes gagnées par ce film qui a fait rentrer ce dernier dans les livres d'histoire du septième art. Un seul prix a propulsé Démineurs au Panthéon d'Hollywood : celui de meilleure réalisatrice. Couronnée devant son ex-mari, Kathryn Bigelow est devenue la première femme à remporter cette statuette. Une victoire historique pour la réalisatrice mais également pour les femmes à Hollywood, souvent pointé du doigt pour sa misogynie. Un soufflé qui retombe ?Ils y croyaient mais aujourd'hui sont bien déçus. Ceux qui pensaient que cette grande première allait bouleverser Hollywood ont fait fausse route. Depuis la récompense remise à la réalisatrice en 2010, aucune femme n'a été nommée pour l'Oscar du meilleur réalisateur depuis. Pas même Ava DuVernay, (Selma) snobée aux Oscars 2015. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à avoir été mise sur la touche par les membres de l'Académie. Sur les 127 nommés, il n'y avait, rappelle The Telegraph, que 27 femmes. Les heureuses élues n'étaient en lice, selon nos confrères britanniques, que dans 6 catégories sur 13, principalement pour des prix récompensant les décors et les costumes (exceptés bien sûr les Oscars de meilleure actrice et meilleure actrice dans un second rôle.)Un vrai désert au niveau des récompenses qui reflète bien la place laissée aux femmes à Hollywood. Moins bien payée que leurs homologues masculins, elles n'ont pas droit non plus aux mêmes rôles. Une étude réalisée par les étudiants de l'école de communication et de journalisme d'Annenberg, qui se sont penchés sur les 4 342 personnages des 100 films ayant eu le plus de succès en 2009, montre ainsi que moins d'un tiers des rôles des blockbusters sont incarnés par des femmes. 25.8% d'entre elles apparaissent en maillot de bain ou à moitié dévêtue contre 4.7% des hommes. Les femmes ont d'ailleurs 23% de chances d'apparaître dévêtues (partiellement ou totalement) dans un film contre 7.4% chez les hommes.Plus récemment, c'est Jane Fonda et Lily Tomlin qui ont poussé un coup de gueule contre Netflix à ce sujet. Héroïnes de Grace et Frankie, la nouvelle série du service de VOD, elles se sont rendues compte qu'elles gagnaient le même salaire que Sam Waterston et Martin Sheen (qui jouent les maris), qui tiennent des rôles secondaires. Malgré la mobilisation des stars - Patricia Arquette (qui a marqué les esprits avec son discours des Oscars 2015), Natalie Portman (et son coup de gueule au Festival de Cannes 2015) ou encore Emma Watson en tête - pour que cette discrimination sexiste prenne fin, il faudra bien plus que le succès de Kathryn Bigelow aux Oscars 2010 pour faire changer la donne.Démineurs est à (re)découvrir ce soir à 20h50 sur France 4.P.H.
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