Il y a vingt ans, le grand public redécouvrait l'histoire de William Wallace et sa lutte pour l'indépendance de l'Écosse avec Braveheart, le grand succès de Mel Gibson sorti en salles en 1995. Relecture fictionnalisée du conflit qui l'opposa aux troupes du roi d'Angleterre Édouard Ier, inspiré du poème épique The Actes and Deidis of the Illustre and Vallyeant Campioun Schir William Wallace que composa Blind Harry en honneur des exploits de Wallace, Braveheart marqua probablement l'apogée de la popularité hollywoodienne de l'acteur qui avait débuté quinze ans plus tôt en Australie avec Mad Max.La naissance de Braveheart ne fut pourtant pas de tout repos. Projet né du scénariste Randall Wallace, qui décida d'adopter l'approche épique du poème de Bling Harry pour dépeindre la vie de William Wallace, le film fut produit par Icon Productions, la compagnie de production de Mel Gibson en lui-même. Mais l'ambition du projet se heurte à des réalités économiques différentes. Le film mettra de nombreux mois avant de trouver les fonds nécessaires au tournage.À l'époque, la Warner Bros. propose d'apporter son aide financière au projet, mais à une seule condition : que Mel Gibson assure au studio un succès financier de repli en reprenant son rôle de Martin Riggs pour un quatrième volet de L'arme fatale. Une condition refusée par Gibson, qui ne reprendra finalement du service dans le rôle qu'en 1998. Ce sera finalement la Paramount qui apportera son aide décisive pour débloquer les fonds nécessaires, en s'associant avec la 20th Century Fox, en charge de la distribution du film hors du continent nord-américain.Mel Gibson ne devait qui plus est à l'origine pas tenir le rôle de William Wallace, et se contenter du rôle de réalisateur, lui qui n'avait à son actif en tant que cinéaste à l'époque que L'homme sans visage, sorti en 1993. Gibson souhaitait ainsi donner le premier rôle à Jason Patric, mais fut obligé d'incarner lui-même William Wallace, sa présence au générique dans le rôle-titre rassurant les investisseurs. À cause des nombreux délais qui ont retardé le lancement du tournage, Mel Gibson dût notamment refuser le rôle de Korben Dallas dans Le cinquième élément, alors qu'il s'était auparavant mis d'accord avec Luc Besson.Malgré son budget de 72 millions de dollars, Gibson fut à l'époque confronté sur le tournage à la nécessité de réduire certains coûts, notamment au niveau des figurants des énormes scènes de bataille. Principalement issus de la réserve des armées territoriales irlandaises, les 1600 figurants employés sur le film ont souvent dû incarner des soldats des deux camps. Des soldats qui n'hésitaient d'ailleurs pas de temps en temps à régler leurs comptes pendant les scènes de bataille, contribuant à la violence graphique du film.Le résultat, porté par le souffle épique des grandes épopées médiévales, fut un choc visuel à sa sortie, bien aidé en cela par un casting pléthorique, avec en tête d'affiche notre Sophie Marceau nationale dans le rôle d'Isabelle de France, mais aussi Patrick McGoohan (le célèbre Prisonnier de la série culte) sous l'armure du roi Édouard Ier. Si le film créa la polémique sur les libertés qu'il prend avec l'Histoire (Wallace était barbu et est mort vers l'âge de 33 à 35 ans, alors que Mel Gibson était quarantenaire à la sortie de Braveheart), il reçut surtout d'excellentes critiques pour son approche digne des grands films du genre, alliant sensibilité et violence, et pour ses scènes de bataille virtuoses, toujours aussi impressionnantes.Des critiques positives qui se sont surtout concrétisé par un vif succès en salles avec 1,3 million d'entrées en France et 210 millions de dollars de recettes. Braveheart devient un petit phénomène, fait le bonheur des offices de tourisme écossais (la région du Stirling où fut tourné le film a vu sa fréquentation tripler suite à la sortie du film), et s'impose surtout comme le grand vainqueur de la saison des awards. Le film remporte trois BAFTA, le Golden Globe du meilleur réalisateur, ainsi que dix nominations aux Oscars. Avec cinq statuettes, Braveheart domine la cérémonie, repartant notamment avec celles du meilleur film et du meilleur réalisateur.Mel Gibson atteint avec ce film le sommet de sa carrière hollywoodienne, entre respectabilité critique et reconnaissance publique. Aujourd'hui encore, le nom de William Wallace reste indéniablement attaché au surnom de Braveheart... même si celui-ci était en réalité le surnom de Robert le Bruce, devenu le roi d'Écosse Robert Ier, compagnon d'armes de Wallace.L'histoire de Braveheart : L'Ecosse, à la fin du XIIIe siècle. Edouard Ier, roi d'Angleterre, s'empare du trône après avoir réglé un conflit avec le personnage fantoche qu'il y avait auparavant placé. Avec ses barons, il met très rapidement le pays en coupe réglée. William Wallace, dont la femme, comme tant d'autres, a été exécutée par les Anglais, prend la tête d'une révolte paysanne. La troupe réussit à repousser l'armée d'Edouard Ier jusqu'aux frontières. Celui-ci dépêche alors sa belle-fille, Isabelle, princesse de France, pour amadouer le rebelle. Séduite par la personnalité de Wallace, Isabelle devient sa maîtresse et l'informe de ce qui se trame à la cour d'Angleterre... Braveheart est diffusé ce soir à 20h55 sur W9.
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