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Sur Twitter, qu’il adore, ou dans son dernier livre, Oui, mais quelle est la question ?, l’académicien, 77 ans, joue avec les mots, la vie, et délire sur le métier de journaliste… Interview par Télé 7 jours.

Votre héros, Adam, est un journaliste atteint de "questionnite" aigue, au point de harceler tout le monde. D’où vous est venue l’idée : de votre expérience à la télé ?Tout mon livre vient de là ! Pendant trente-deux ans, de "Ouvrez les guillemets" à "Double je", j’ai posé des questions. Vous n’avez pas remarqué ? Sans arrêt, la télé interroge. Un match de foot : il y a eu hors jeu ? Un polar : qui a tué ? Une émission littéraire : qu’est-ce que l’auteur a voulu dire ? La télévision est une énorme machine à produire des questions. Parce que la question, c’est la vie.Adam se représente le paradis comme le lieu où l’on répond à toutes vos questions, et l’Enfer, à aucune. Et vous ?J’ai la même vision. Dans la vie, ne pas obtenir de réponses à ses questions, privées ou métaphysiques - Pourquoi une femme vous quitte ? Qu’y a-t-il après la vie ? - c’est très douloureux.Bernard Pivot, cité dans votre livre, raconte à Adam que, lorsqu’il débutait au Figaro, un confrère lançait chaque matin : "Comment ça va, sexuellement ?" Authentique ?Oui, c’était dans les années 60 ! Il faut imaginer le Figaro littéraire de l’époque, au Rond Point des Champs-Élysées et, au milieu des lambris, Jean Prasteau posant sa question !Aujourd’hui, que pense Bernard Pivot du livre numérique ?Au vu de mon expérience et de mon âge, je suis un grand défenseur du livre papier. Je viens de lire pour la première fois sur une tablette : c’est pratique, intéressant, mais frustrant. Il n’y a pas la sensualité du livre dans la main. Je suis très lent face au progrès…Mais pour tweeter, vous n’êtes pas le dernier !Seulement depuis le début de l’année !Combien de personnes vous suivent ?Soixante-dix mille.Quels sont vos sujets favoris ?Les mots, l’air du temps, les livres, le sport, la cuisine… Je tweete cinq ou six fois par jour.Par exemple ?"Le tweet est une école de la brièveté, tous les étudiants des écoles de journalisme devraient être abonnés à Twitter."D’après vous, quels écrivains du passé auraient tweeté le plus ?Les moralistes, auteurs de maximes, comme François de La Rochefoucaud, qui a inventé le tweet avant tout le monde ! Ou Jean Cocteau. Il aurait été éblouissant…Interview France Cavalié du magazine Télé 7 jours* Nil éditions, 272 pages, 19 E