Cet été, l'histoire d'Angélique, marquise des anges revient occuper le petit écran sur TV Breizh, qui rediffuse cette saga culte adaptée des romans d'Anne Golon. Une saga qui a donné lieu à un cycle de cinq adaptations au cinéma dans les années 60 signées Bernard Borderie qui ont toutes connu un énorme succès populaire, faisant d'Angélique l'un des personnages emblématiques du cinéma français de sa génération.Aux côtés de Robert Hossein dans le rôle du séducteur balafré Geoffrey de Peyrac, Michèle Mercier a connu avec la saga Angélique une popularité que peu d'autres actrices ont atteint. Élevée au rang de sex-symbol, la sulfureuse Angélique fut une consécration pour l'actrice, une consécration qu'elle a cependant par la suite payé au prix fort. Pour celle qui est finalement restée l'actrice d'un rôle, Angélique fut un héritage à la fois prestigieux et lourd à porter, dont elle a cherché à se détacher par la suite. Mais qu'est-elle devenue une fois la page Angélique refermée ?Une actrice en vogue au début des années 60Si Michèle Mercier a pu accéder au rôle d'Angélique, c'est parce que l'actrice était à l'époque l'une des étoiles montantes du cinéma français. De son vrai nom Jocelyne Mercier (elle adopte le prénom Michèle pour son pseudonyme en hommage à Michèle Morgan), cette danseuse de formation grimpe rapidement les échelons. Elle tourne dès la fin des années 1950 avec quelques très grands noms comme Romy Schneider (Mademoiselle Ange), Ingrid Bergman et Yves Montand (Aimez-vous Brahms... d'Anatole Litvak) et se fait remarquer chez François Truffaut dans Tirez sur le pianiste et chez Jean-Pierre Melville dans L'aîné des Ferchaux.En moins d'une décennie, l'actrice se construit une filmographie prestigieuse qui la voit être convoitée par Hollywood, même si elle préfère rester en France ou tourner en Italie, où elle s'offre notamment un passage remarqué dans l'un des sketchs des Monstres de Dino Risi, classique de la comédie à sketchs qui a fait florès dans le cinéma italien d'après-guerre.C'est en 1964 que la carrière de Michèle Mercier va basculer avec la sortie d'Angélique, marquise des anges. Le film flirte avec les trois millions d'entrées et ouvre la voie aux quatre volets suivants, qui réuniront au total plus de onze millions de spectateurs en salles en cinq ans. Angélique devient la nouvelle Sissi et les films s'exportent dans plus d'une quarantaine de pays. Un rôle que l'actrice rêvait d'incarner depuis qu'elle avait lu les livres mais qui a failli lui échapper quand elle claqua la porte des auditions au bout de deux jours d'essais. Mais après le refus de Brigitte Bardot, contactée par le producteur Francis Cosne, c'est finalement bien elle qui décrochera le jackpot.Un rôle qui colle à la peauTrès prise par le tournage frénétique des films de la saga (les cinq films sortent à moins d'un an d'intervalle, Michèle Mercier tourne moins même si on peut la voir en parallèle chez Mario Monicelli (Casanova 70), Christian-Jacque (La Seconde Vérité) ou dans le western Une corde, un colt de Robert Hossein, avec lequel elle tourne sept fois au cinéma dans les années 60.L'après-Angélique est très difficile pour Michèle Mercier. Ses projets suivants ne rencontrent pas le même succès, quand ils ne sont pas des fours monumentaux comme Les amours de Lady Hamilton, Les baroudeurs avec Tony Curtis et Charles Bronson ou la comédie Macédoine qu'elle produit également. Malgré son rôle dans L'appel de la forêt, adaptation du roman de Jack London par Ken Annakin avec Charlton Heston, et un petit caméo dans Le viager de Pierre Tchernia, Michèle Mercier n'arrivera jamais à retrouver le succès d'Angélique.Elle décide au milieu des années 1970 de se retirer du métier d'actrice, ne faisant plus que de très rares apparitions comme dans Celles qui aimaient Richard Wagner en 2011. Ces dernières années, on a également pu la voir à la télévision dans la série Vénus et Apollon ou encore La famille Katz, même si aujourd'hui le métier d'actrice semble derrière elle.Quant au rôle qui aujourd'hui encore reste indissociablement associé à son nom, elle déclarait à ce sujet dans l'une de ses autobiographies, Je ne suis pas Angélique, en 2006 : : "Lorsque les gens s'adressent à moi, ils se réfèrent toujours à Angélique mais j'ai également interprété cinquante autres rôles féminins. J'ai longtemps essayée de l'oublier. Mais je la considère maintenant comme une petite sœur qui est perpétuellement à mes côtés et j'ai appris à vivre avec elle".L'histoire d'Angélique et le sultan : Au XVIIème siècle. Angélique est achetée comme esclave par Mezzo-Morte, l'homme qui fournit au sultan du Maroc les plus belles femmes du monde. Joffrey de Peyrac a retrouvé sa trace, mais il est capturé par les Barbaresques et emprisonné à Alger. Il réussit à s'évader et gagne, grace à la complicité de l'ambassadeur de Turquie, la capitale du sultan, Miquenez, où il va tendre un piège à celui-ci... Angélique et le sultan est diffusé ce soir à 22h25 sur TV Breizh.
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