Le showrunner Jim Mickle nous explique comment cette adaptation de la BD Jeff Lemire s'est transformée en série Netflix... pour le meilleur.
C'est la série événement du mois, sur Netflix. Une nouvelle création post-apocalyptique poétique, qui ne devrait avoir aucun mal à faire craquer les abonnés. Sweet Tooth est un conte original étonnant, qui réussit magistralement à capturer l'essence des comics de Jeff Lemire (publiés à partir de 2015). Le showrunner Jim Mickle et sa productrice Beth Schwartz nous racontent comment.
Notre critique : Avec Sweet Tooth, Netflix s'offre un conte post-apo-poétiqueQuelle est l'histoire derrière la série ? Quand vous-êtes vous dit que ce serait une bonne idée d'adapter Sweet Tooth ?
Jim Mickle : J'ai lu la BD dès qu'elle est sortie et je suis tout de suite tombé amoureux. J'ai d'abord pensé qu'il serait super d'en faire un film. Mais ça n'aurait pas été assez vaste pour raconter tout ce qui se passe dans la BD. Donc l'idée a circulé pendant pas mal d'années, jusqu'à ce que je rencontre la team Downey, avec Robert et Susan Downey Jr. Et ensemble, on a décidé que ce serait aussi bien d'en faire une série télévisée, que le format était parfait pour adapter Sweet Tooth.
Selon vous, c'est mieux d'en avoir fait une série ?
Jim Mickle : Oui parce qu'on a plus de temps pour explorer les personnages et ce monde très riche imaginé par Jeff Lemire. On essaye de raconter en profondeur comment marche ce monde, évidemment très différent du nôtre. Il faut du temps pour que le spectateur s'imprègne de ce monde et ce n'est pas possible avec un film.
Sweet Tooth parle d'une maladie mortelle qui décime l'humanité. Comment avez- vous vécu la véritable pandémie sur Terre, du coup, ces derniers mois ?
Beth Schwartz : C'était vraiment surréaliste. Quand on a commencé à travailler et à filmer le pilote, on était bien avant l'arrivée du Coronavirus. On a commencé à écrire en janvier 2020. Et puis deux mois et demi plus tard, il a fallu transférer les réunions sur Zoom ! Désormais, quand je pense à la pandémie, je pense tout de suite à la série. Pour moi, les deux sont entremêlés. Après Sweet Tooth a été une lumière pour nous, pendant toute cette période très sombre. Car c'est une série positive, qui parle d'espoir. Concrètement, ça se passe dans un futur qui, fort heureusement, n'a rien de comparable avec l'expérience que nous vivions durant la vraie crise sanitaire.
Qu'est-ce qui permet à Sweet Tooth de sortir du lot des nombreuses séries post-apo qu'on voit fleurir un peu partout ?
Jim Mickle : Je dirais que c'est le facteur espérance qu'on essaye de faire ressortir de notre histoire. Presque dix ans après la sortie de la BD, il y a toujours un véritable optimisme dans cette histoire, même s'il y a aussi des choses très dark. Gus a cette innocence qu'on ne voit jamais dans les films, dans les séries sur la fin du monde. On voulait que ce soit ça qui guide notre adaptation de Sweet Tooth. Cela donne une approche rafraîchissante du genre. C'est quelque chose dont, je crois, les gens ont besoin, après tout ce qu'on vient de vivre.
Comment est-ce que vous avez essayé de capturer l'ambiance presque poétique des comics ?
Beth Schwartz : Cela nous a inspiré en fait. A la fois dans l'écriture, mais aussi dans les visuels. Jeff Lemire est un artiste vraiment incroyable et on voulait que ça se répercute à l'écran. Aussi en reprenant les séquences rêvées de Gus. On voulait que ce soit magique, beau, d'un point de vue d'enfant.
Justement ! Christian Convery est bluffant. Comment est-ce que vous avez déniché la parle rare, pour incarner Gus ?
Jim Mickle : Christian Convery est l'un des tous premiers garçons que nous avons vu pour le rôle en réalité ! Quand on se lance dans un truc pareil, on se dit que ça va nous prendre des mois et des mois pour trouver la bonne personne. Alors qu'en vrai, la cassette d'audition de Christian est l'une des toutes premières que nous avons vues. On espérait trouver un un diamant brut à polir. Mais en fait, on a trouvé directement un diamant taillé, prêt à être poser sur la couronne (rires). Il était parfait dès le départ... Expérimenté. Il savait jouer avec des adultes. Même à 9 ans seulement. C'était fou.
Beth Schwartz : Et puis il a cette énergie naturelle. Ce petit truc en plus de Gus, Christian a ça aussi en lui.
Vous avez fait valider ce casting par Jeff Lemire ?
Jim Mickle : Oui bien sûr. On lui envoyait les cassettes des castings. On lui a dit tout de suite qu'on adorait Chritian et heureusement, il était d'accord ! Et même en ce qui concerne Jeppard d'ailleurs. Le personnage de notre série est très différent de celui des BD. Nonso Anozie joue carrément une autre version. Mais Jeff nous a soutenu de bout en bout.
Commentaires