Ils nous ont époustouflé en 2022 sur le petit écran. Voilà les dix acteurs et actrices qu'on retiendra de l'année série qui s'achève.
Ansel Elgort dans Tokyo Vice
L'ancien Baby Driver livre dans la série HBO sa prestation la plus aboutie. Et de loin. L'acteur hollywoodien a tout donné pour le rôle de Jake Adelstein, ce journaliste qui est devenu le premier non Japonais à entrer au journal Yomiuri Shimbun de Tokyo ! Une histoire vraie pour laquelle Ansel Elgort s'est carrément mis au Japonais. Il a appris la langue pour le rôle, à très haute intensité, à raison de 4 heures par jour avec un tuteur professionnel.Et le résultat est stupéfiant. Son dévouement apporte ce supplément d'authenticité qui fait de Tokyo Vice une série bluffante.
Claes Bang dans Bad Sisters
Époustouflant en Dracula il y a quelques mois sur Netflix, l'acteur danois confirme tout le bien qu'on pense de lui depuis The Square, le Palme d'Or 2020 qui devait déjà beaucoup à son interprétation. Dans cette comédie macabre d'Apple TV+, il réussit à voler la vedette aux cinq soeurs qui essayent de le tuer ! Comme un paradoxe d'un cynisme absolu, c'est lui, le mari toxique insoutenable, qui brille le plus intensément au coeur de ce puissant drama féministe. Avec son sourire en coin permanent et ce regard impénétrable, il transpire la saloperie par tous les pores avec une maestria rarement vue à la télé.
Evan Peters dans Dahmer
Pour être tout à fait honnêtes, et malgré ses prestations bien plus qu’honorables dans American Horror Story et Mare of Easttown, on n’aurait jamais cru qu’Evan Peters puisse atteindre un tel niveau de jeu. Dans Dahmer, il est l’attraction principale, serial killer qui tourne au ralenti et semble flotter au-dessus son propre corps, pas très au clair avec lui-même et ses pulsions. Peters navigue en territoires inconnus mais parvient miraculeusement à donner assez de chair à ce personnage étrange et énigmatique pour laisser entrevoir un résidu d’humanité. Très, très fort.
Elizabeth Debicki dans The Crown 5
Paradoxalement, alors qu'elle est blâmée pour entretenir une forme d'ambiguïté entre drama et biopic, cette saison, plus que les autres, The Crown se rapproche d'une forme de réalité. Plus que jamais, les Windsor de Netflix ressemblent physiquement à la véritable famille royale. Surtout Elizabeth Debicki. L'actrice de Tenet épate en Lady Di et cultive un mimétisme troublant avec Diana. Elle raconte avoir beaucoup bossé en amont, regardé une foule d'archives, pour tenter de reproduire la Princesse des coeurs au plus près. Le résultat en devient presque perturbant et réussit même à faire oublier la performance éclatante de la jeune Emma Corrin en saison 4.
Jenna Ortega dans Mercredi
Elle nous avait confié que ce n'était pas totalement un rôle de composition. Mais l'ancienne teen star de Disney Channel réussit quand même la prouesse de redonner vie au rôle culte de Christina Ricci... face à Christina Ricci ! La fille aînée de Gomez et Morticia, ici plus âgée, crève l'écran avec une partition mutique. Mutine et impénétrable, elle parvient à faire passer toutes sortes d'émotions sans le moindre sourire et en gardant un visage totalement impassible de la première à la dernière minute. Déjà bluffante dans X de Ti West, Jenna Ortega parvient à donner ce supplément de peps à cette gentille version revisitée de Mercredi. L'actrice de 20 ans, sort du formol les vieux personnages vêtus de noir et montre qu'elle est bien la "Scream Queen" du moment.
Jennifer Coolidge dans The White Lotus : Sicily
On aurait eu envie de mettre tout le casting de cette saison 2. D'Aubrey Plaza à Theo James en passant par F. Murray Abraham, toute la bande de vacanciers est remarquable. Mais celle qui sort évidemment du lot, c'est l'ancienne Milf d'American Pie. La "Maman de Stifler" tient là le rôle de sa vie, absolument formidable en riche héritière dépitée par la vie, soupçonneuse envers son nouveau mari, et qui se livre corps et âme à un "gang de gays" du côté de Palerme. Avec elle, on boit du petit lait !
Jeremy Allen White dans The Bear
On a déjà largement chanté les louanges de The Bear dans les pages de Première (malgré une petite réserve sur la fin de la saison), sûrement pas assez celles de Jeremy Allen White : l’ex-star de Shameless se fond ici dans le plus grand rôle de sa vie, celui d’un cuisto surdoué, partagé entre pulsion de vie et pulsion de mort, à la fois despote et humaniste. Une immense performance, tendue et complexe. Merci, chef.
John Turturro dans Severance
Et dire qu'il a failli tout arrêter il y a 15 ans pour faire médecine ! Avec sa petite moustache qui en dit tellement long et son air de vicieux / gentil employé du mois à qui on ne donnerait pas le bon Dieu sans confession, l'ancien de O'Brother livre une performance insaisissable, à l'image de la série. Entre son rôle dans The Batman et son job chez Lumon Industries, John Turtorro a vraiment vécu une année 2022 épique. Merci la moustache !
Lily James dans Pam & Tommy
La série n'est pas parfaite, mais si elle s'avère étonnamment passionnante, c'est d'abord grâce à la performance de Lily James, qui a tout donné pour devenir Pamela Anderson. L'ex-lady douce et soyeuse de Downton Abbey était "habitée" sur le tournage, du début à la fin, de l'aveu même de son acolyte Sebastien Stan. "Méconnaissable, sur le plan physique, mais aussi dans sa performance. C'était dingue." Lily James a fait de l'actor studio pur jus, pour opérer une métamorphose hallucinante et être, vraiment, la bimbo culte des 90's.
Paul Walter Hauser dans Black Bird
Oui, Taron Egerton, bien loin du minot de Kingsman, apparaît transformé, bodybuildé et charismatique. Mais surtout, dans cette prison, de l'autre côté de la table, il y a un Paul Walter Hauser à vous couper la chique. Avec ses terrifiantes "Sideburns" noires (des "favoris" en français) encadrant son regard d'une noirceur abyssale, l'acteur croisé dans Moi, Tonya et Cruella livre une prestation glaçante. Pour résumer, il est encore plus flippant que le fut Cameron Britton dans Mindhunter. Derrière ses yeux bleus transparents et sa voix de petit garçon, on devine une âme brisée et dévastatrice. La folie faite homme.
BONUS : Milly Alcott dans House of the Dragon
Elle ne joue que dans la moitié de la saison 1 et, a priori, ne sera pas amenée à revenir dans la suite de la série. Mais il semblait impossible de faire ce top, sans penser à la jeune actrice de 22 ans. Pendant 5 épisodes, elle a fait une Rhaenyra Targaryen absolument formidable, attachante et intelligente, fragile et bouleversante. Au point que la relève n'a pas été simple à prendre pour Emma D'Arcy, celle qui doit maintenant incarner le personnage, pour quelques années... L'Australienne est certainement la révélation série de l'année !
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