Ted Sarandos, responsable du contenu chez Netflix, s'est félicité des scores de ses séries et a dévoilé le plan du géant des médias pour les mois à venir.
Ted Sarandos n'y est pas allé pas quatre chemins. Lundi soir, à New York, à l'occasion d'une conférence Média organisée par UBS, le responsable du contenu chez Netflix a martelé son message devant une salle comble : non Netlfix ne dévoile pas les chiffres de ses audiences, mais oui, ses séries sont les plus regardées dans le monde.
Selon lui, les créations originales de la plateforme de streaming ont été d'énormes succès planétaires en 2015 et il sous-entend même que la série Narcos (lancée en août dernier) aurait été plus forte que Game of Thrones, à l'échelle internationale. Impossible à vérifier. Mais ce qui est certain, c'est que Netflix investit massivement pour continuer à s'étendre. Sur le territoire américain, le réseau occupe déjà plus de 37% de la bande passante totale utilisée par les utilisateurs du web.
C'est donc vers les pays étrangers que Netflix se tourne aujourd'hui. Mais le groupe se heurte à un problème d'exploitation des licenses pour les programmes qu'il ne créé pas : les studios et les réseaux de télévision américains "se sont positionnés pour être des vendeurs régionaux" alors que Netflix veut "acheter des droits mondiaux pour des programmes et des films", explique Sarandos, cité par le Hollywood Reporter. "ll y a une certaine résistance face à ce grand changement". Et puis beaucoup commencent à faire grimper les prix, en voyant que Netflix est en train de siphonner leur audience habituelle, avec leurs propres programmes.
Du coup, pour continuer à grandir à l'international, Netflix n'a pas le choix. Il doit investir dans ses propres productions. Ainsi, pour 2016, la plateforme a mis les bouchées doubles et proposera carrément 31 séries originales, contre 16 en 2015. On en connaît déjà une bonne partie, puisque la liste comprend les shows Marvel (Luke Cage, Iron Fist, saison 2 de Daredevil), la saison 2 de Marco Polo, le revival de La Fête à la maison, la saison 3 de BoJack Horseman ou la saison 5 d'Arrested Development. Mais aussi des nouveautés comme l'adaptation des Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire, la série de Judd Apatow, Love , la série musicale de Baz Luhrmann, The Get Down ou encore la série d'Ashton Kutcher, The Ranch. Netflix va aussi produire des séries localement, à l'image de Marseille, une série 100% française, financée par le groupe américain, avec Gérard Depardieu en vedette.
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Car la plateforme met les moyens pour ses productions et n'hésite pas à faire venir de grands noms. Dans cette idée, Netflix commence même à produire ses propres films. Après Beasts of No Nation, de Cary Fukunaga en 2015, on pourra découvrir 10 films originaux sur Netflix en 2016, dont War Machine de David Michôd, avec Brad Pitt en vedette (déjà en tournage), Jadotville (avec Jamie Dornan et Guillaume Canet) ou carrément la suite de Tigre et Dragon, une production 100% chinoise, financée par le réseau.
Le groupe joue gros et mise beaucoup d'argent pour se développer (le film avec Brad Pitt coûte 60 millions de dollars à lui tout seul) à travers une multitude de programmes "maison" (la plateforme proposera aussi 12 documentaires, 30 shows pour enfants, 10 spectacles d’humour...). Il faut dire que l'ambition est massive : Ted Sarandos assure que Netflix compte bien être présent dans 200 pays d'ici fin 2016 (contre un peu plus de 50 aujourd'hui), y compris en Chine. "Nous souhaitons que Netflix devienne totalement mondial".
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