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Dans une interview exclusive accordée au quotidien l'Equipe, Zinédine Zidane s'est confié comme jamais sur sa carrière, ses choix et son avenir. Il a pour la première fois justifié les raisons de sa discrétion dans les médias, clamant qu'il n'a pas besoin de donner son avis "pour faire plaisir aux autres".La victoire en 1998 au Brésil, le coup de tête à Materazzi en 2006, son soutien à la candidature du Qatar pour le Mondial 2022, et son rôle auprès du Real Madrid depuis qu'il est à la retraite... Autant de sujets phares dans la carrière du champion du monde de foot évoqués par l'Equipe de ce matin.Tout juste rentré d'Abu Dhabi où il a reçu le prix Laureus pour l'ensemble de sa carrière (photo ci-dessus), Zinédine Zidane n'y va pas par quatre chemins et répond franchement à ces questions qui fâchent, ou qui rappellent simplement des souvenirs qu'il aimerait oublier. Le coup de tête en 2006 à MaterazziComme le fameux "coup de boule", pour lequel il avoue, comme en colère après lui : "Les premiers temps, c'était juste insupportable. C'est vrai que terminer sur ça, c'est moyen, vraiment moyen". Et si cinq ans après l'expulsion du Bleu en finale de sa dernière Coupe du Monde, il n'est "pas fier" de ce geste, il ne tient toujours pas pour autant à s'excuser auprès du joueur italien. "Je ne veux pas m'excuser parce que j'ai été provoqué", explique-t-il.Son soutien à la candidature en 2022 du QatarOutre les mauvaises langues qui se demandent quel est vraiment son rôle au Real Madrid, son ancien club où il a été nommé ambassadeur, le journaliste de l'Equipe lui rappelle les accusations de "prostitution" qui lui ont été faites plus récemment à propos de son soutien au Qatar, notamment de la part de l'humoriste Christophe Alévêque. S'il ne nie pas avoir reçu "beaucoup d'argent" pour ce coup de pub, il précise que "cet argent-là est redistribué par la Fondation Zidane (qui oeuvre pour la jeunesse en Algérie, ndlr)."Sa discrétion dans les médiasA ses détracteurs, il répond alors : "Des gens essaient de pourrir mon nom pour faire parler d'eux. Cette hypocrisie m'insupporte. C'est pour ça que j'ai attaqué cette personne (Christophe Alévêque, ndlr) en justice. Elle va payer pour ce qu'elle a dit." En dehors de ce genre d'attaque, Zidane s'est toujours montré discret, ce qui agace souvent. Mais ce n'est pas sans raison. Il se souvient d'une polémique née dans les années 90 suite à "un mot" qu'il avait eu "à l'égard d'un homme politique". "C'est mon entourage, surtout mon papa, confie Zizou, qui m'a dit : "Toi, tu dois te concentrer sur ce que tu sais faire, point barre"."Aujourd'hui, l'ancien Bleu ne veut plus courir de risques : "Je sais que, de temps en temps, si je parle, que je peux faire du mal". Mais il rassure ceux qui auraient tendance à croire que Zidane manque de personnalité et de caractère, à part lorsqu'il est sur un terrain de foot : "J'ai un avis sur tout. Mes convictions, je les partage avec les gens qui me sont proches au quotidien : ma famille, mes amis... Mais balancer dans la presse juste pour dire "j'ai un avis" ? Pourquoi ? Pour blesser quelqu'un. Je n'ai pas envie de ça"."Priorité à la familleEt sa famille justement, il en fait désormais une priorité. "Pendant dix-sept ans, c'était "moi, moi, moi, moi, mon football, moi ci, moi ça...". Au bout d'un moment, vous êtes obligé de rendre un petit peu à ceux qui vous entourent", confie le footballeur. C'est une fois à la retraite qu'il a appris à apprécier son rôle de père, auprès de ses quatre garçons Enzo (15 ans), Luca (12 ans), Theo (8 ans) et Elyaz (4 ans) : "Quand j'ai arrêté (le foot, ndlr), je me levais une heure avant mes enfants (...). C'était une joie de les réveiller, de déjeuner avec eux... Ne pas avoir vécu tout ça dans ma carrière m'a fait prendre conscience combien c'est fantastique, tellement fantastique que je le vis encore aujourd'hui à fond."Inutile donc d'embêter Zidane, au pire il vous répondra par une attaque en justice. A 38 ans, c'est un papa comblé, et qui a mis le football entre parenthèses. Quoique, avec ses fils, la relève est assurée !