Star planétaire grâce à la série emblématique des années 90, Jason Priestley n'a pas su surfer sur sa popularité à l'arrêt du show. Où en est-il aujourd'hui ?
Il existe de nombreux artistes qui connaissent un immense succès pendant une courte période. Ce succès peut se caractériser par exemple par quelques films ou séries qui ont triomphé à une certaine époque, une couverture médiatique énorme à un moment donné. Et puis soudain, plus rien (ou presque), ces artistes tombent subitement dans l'oubli et l'anonymat aussi vite qu'ils ont attiré la lumière. Ils disparaissent de l'écran radar sans rien laisser d'autres que des souvenirs plein la tête, des souvenirs nostalgiques de cinéphiles et de fans de séries télé.
Parfois dû à un retrait choisi, tout simplement pour changer de vie, élever des enfants, ou évoluer vers d'autres sphères. Ou à l'opposé, ce retrait peut être provoqué à cause du vieillissement, du temps qui passe, et donc, du manque d'intérêt des studios et des productions. Ces disparitions soudaines sont d'autant plus surprenantes qu'elles se développent d'une façon exponentielle avec le temps. En effet, aujourd'hui, combien de Mary Elizabeth Mastrantonio, de Meg Ryan ou de Nicole Eggert presque oubliées pour une Meryl Streep toujours au sommet ? Une carrière est un travail de longue haleine, un investissement perpétuel. Et il faut compter sur une bonne dose de chance aussi.
A travers cette rubrique baptisée "Mais qu'est devenu(e)... ?", nous vous proposons régulièrement de vous replonger dans une époque, une période, une filmographie, une histoire. Celle d'un comédien ou d'une actrice qui aura marqué le septième art ou le petit écran de son empreinte avant de disparaître aussi vite qu'il ou qu'elle était venu(e).
Mais qu'est devenu... Jason Priestley ?
De 1990 à 1998, Jason Priestley a été une figure incontournable du petit écran et ses posters tapissaient les chambres des adolescentes du monde entier. Deux décennies plus tard, qu'est devenu l'interprète de Brandon Walsh dans la série culte Beverly Hills ? S'il a depuis longtemps cessé de squatter les tabloïds et si son nom ne dit rien aux moins de 20 ans, l'acteur canadien ne chôme pas. Devant et derrière la caméra, le quadragénaire continue de tourner pour la télévision et tient le rôle principal de la série Call me Fitz, méconnue en France. Et il souffle aujourd'hui sa quarante-sixième bougie !Né le 28 août 1969 - année érotique - à Vancouver, au Canada, le jeune Jason a été attiré très tôt par la comédie. Sa mère Sharon Kirk, actrice, l'a encouragé à courir les castings et dès l'âge de 15 ans, on peut voir sa belle gueule adolescente à la télévision. En 1990, après des apparitions dans 21, Jump Street, Code Quantum et MacGyver, il décroche le rôle qui va le révéler à la face du monde : celui de Brandon Walsh dans la nouvelle sitcom produite par Aaron Spelling, Beverly Hills.
La série est un carton dans le monde entier et Jason Priestley se retrouve instantanément propulsé au rang de teen idol. Ses amours avec Kelly (Jennie Garth) ou Andrea (Gabrielle Carteris), sa relation avec sa soeur Brenda (Shannen Doherty), son amitié avec Dylan (Luke Perry) et Steve (Ian Ziering) et ses problèmes de gosse de riche sous le soleil californien passionnent les ados. La série culte devient un phénomène de société : pendant huit ans et dix saisons Brandon et son entourage sont adulés tandis que dans les maternités françaises, des bébés aux prénoms à consonance américaine naissent chaque jour. Non content de faire défaillir les lectrices de Star Club, Jason Priestley réalise dix-neuf épisodes de Beverly Hills et officie en tant que producteur exécutif de la sitcom jusqu'à son arrêt en 2000, deux ans après le départ de son personnage.
Dure est la chute après Beverly Hills. Jason Priestley tourne un peu (avec Ewan McGregor et Ashley Judd dans Le Voyeur ; dans la peau d'un chauffeur de bus devenu star de la country dans le biopic Dill Scallion ainsi que dans des feuilletons TV oubliés de tous) mais les années 90, les jeans neige et le Peach Pit sont révolus. L'acteur tente de se reconvertir dans le pilotage automobile - sa deuxième passion - mais un spectaculaire accident en 2002 met un terme à son ambition.Il faut attendre 2003 pour revoir Jason Priestley ailleurs que dans des cameos ou des direct-to-video. Face à Eliza Dushku et Zach Galifianakis, il tient un des rôles principaux de la série Tru Calling. Mais le succès n'est au rendez-vous que pendant deux saisons.L'ex-gloire des nineties persévère, joue dans les séries Love Monkey, Medium ou FBI Portés Disparus et profite du creux de la vague pour épouser Naomi, une maquilleuse, qui lui donne deux enfants. Lorsque les rôles se font rares, Jason Priestley n'hésite pas à passer derrière la caméra dès qu'il en a l'opportunité et s'épanouit en tant que réalisateur. Il dirige des épisodes de 7 à la Maison, La Vie Secrète d'une Ado Ordinaire et 90210, le spin-off de Beverly Hills. Depuis 2010, il joue Fitz, l'anti-héros de la série canadienne Call me Fitz, diffusée en France sur Série Club.
Alors qu'il a fait du petit écran son terrain de jeu favori, Jason Priestley ne se frotte au cinéma qu'en 2014, date à laquelle il présente son premier long-métrage en tant que réalisateur Cas and Dylan. Primée dans des festivals canadiens, la comédie dramatique oppose Richard Dreyfuss à Tatiana Maslany. Bref, s'il est absent des médias, Jason Priestley ne chôme pas. Comme il le confiait récemment au Hollywood Reporter : "J'ai toujours une carrière incroyable et couronnée de succès qui passe inaperçue à Hollywood. Je travaille sur des projets dans le monde entier, je gagne des prix et je suis quasiment invisible à Hollywood."Sans scandales ni télé-réalité, Jason Priestley est un discret rescapé des années 90 et de l'âge d'or des soap operas.
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