Pour la première fois depuis qu‘elle a fait modifier sa bouche via une opération de chirurgie esthétique, l’actrice Emmanuelle Béart revient sur cette décision dans Le Monde et sur la déception qui a suivi.Difficile lorsqu’on utilise son physique comme outil de travail d’accepter la fatalité du temps qui passe et finit par se lire sur un visage. Nombreux sont ceux à se tourner vers le bistouri afin de se donner une nouvelle jeunesse, quitte à en garder des séquelles. Cette situation, Emmanuelle Béart n’est pas près de la revivre de sitôt, puisqu’elle semble regretter profondément de s’être fait refaire la bouche il y a de ça quelques années.Pour la première fois depuis son opération, mais également depuis le tollé que le résultat a provoqué, l’actrice française revient sur son choix et ses conséquences dans Le Monde."J’ai fait refaire ma bouche à l’âge de 27 ans, confie la star. Ce n’est une énigme pour personne : c’est loupé."Et d'expliquer : "Si quelqu'un, homme ou femme, refait quelque chose, c'est parce que, pour une raison qui ne regarde personne, il n'arrive pas à vivre avec, et que cette partie de son corps ne lui est plus supportable. Alors, soit on est aidé et on a la force de la combattre, soit on y va, et on passe à l'acte. J'ai entendu des témoignages de femmes disant que ça leur avait rendu la vie plus jolie, plus facile. Tant mieux. Il y en a d'autres que ça a profondément affectées, et je fais plutôt partie de celles-là.Aujourd'hui, je pourrais dire : je suis contre la chirurgie esthétique, ajoute Emmanuelle Béart. Parce que c'est un acte grave, dont on n'évalue pas forcément les conséquences. Et c'est un acte qui touche à notre âme. Mais je n'aurais jamais la "dégueulasserie" de porter un jugement sur quelqu'un qui l'a fait. Je dirais que c'est son problème. Et je trouve plus intéressant et humain de dire que cette personne était en manque de confiance. Evidemment, si ma bouche m'avait plu, je n'aurais jamais eu envie de la refaire. Mais, franchement, je ne suis pas près d'y retourner, parce que j'ai eu un tel choc, avec tout ça, et sous le regard des autres. Ça a été effroyable. Aujourd'hui, rien que l'idée d'une piqûre me foudroie. Mais en même temps, je me dis que ce n'est pas facile de vieillir, dans ce métier, quand on est une femme. Surtout au cinéma. Alors il y en a qui vont se trafiquer complètement, d'autres qui vont sombrer dans l'alcool. Mais chacun fera, mon Dieu, à sa façon, et comme il le pourra. Moi-même, je ne sais pas comment je vais réussir à passer ces étapes. Le théâtre est salvateur, parce qu'il n'y a pas ce problème de physique. Ce qui importe c'est une aura, ce que j'aime tant chez les êtres humains : la lumière."