Après cinq ans d'attente, les fans des Soprano vont enfin pouvoir découvrir le premier film de David Chase, leur brillant créateur. Pour être terriblement déçu, à en croire les premières critiques US suite à la présentation de Not Fade Awayau New York Film Festival et la bande annonce de ce drame musical dans l'effervescence des sixties.Cinq ans donc que l'une des meilleures séries de tous les temps, celle qui a ouvert la voie à toutes les autres et restera la référence dans les bouquins d'histoire du petit écran, a tiré sa révérence. C'est le temps qu'il a fallu à David Chase pour passer à autre chose, réfléchir à son film, l'écrire, le tourner et le monter. Une longue période de gestation qui laissait espérer l'accouchement d'un chef d'oeuvre. Il va sans doute falloir revoir à la baisse les attentes, car Not Fade Away n'est rien de plus qu'un film d'ados des années 1960 avec de la bonne musique.Semi-autobiographique, il met en scène une bande de lycéens chez qui la découverte des Rolling Stones fait naître une vocation. Douglas et ses potes commencent à percer sur la scène rock tandis que son père (James Gandolfini) voit d'un mauvais oeil l'engouement de son fils pour cette musique et le style qui va avec. Histoire d'une époque et de sa musique, histoire de famille, de potes, de coeur, et de conflit entre les générations, Not Fade Away peine visiblement à choisir son camp. "Chase tente de brosser un large tableau des années 1960, mais livre finalement un film sur l'adolescence assez conventionnel en prenant de multiples tangentes et détours" juge The Playlist.Il ne reste guère que le décor - une banlieue du New Jersey -, James Gandolfini et les réflexions sur la famille du chef d'oeuvre cathodique de Chase dans son passage au grand écran. Son talent insensé d'écriture grâce auquel il pouvait se permettre d'explorer toutes les pistes - symboliques, sociales, philosophiques - dans sa série de mafieux s'exprime visiblement mieux sur la longueur (Les Soprano s'étale sur 86 épisodes de 45 à 60 minutes) que ramassé sur moins de deux heures qui paraissent, visiblement, pourtant trop longues.