Après avoir fait l'ouverture du dernier festival de Berlin, et deux semaines avant sa sortie française, The Grand Budapest Hotel, le nouveau film de Wes Anderson, se dévoile un peu plus avec ce premier extrait exclusif. On y découvre Bill Murray, acteur fétiche du réalisateur qu'il retrouve pour la sixième fois, dans un monologue funambulesque. Mais plus encore que le Droopy yankee, on retrouve surtout l'univers doucereux d'Anderson, ses chromos à l'élégance capiteuse et son génie terrassant des cadres...   L’extrait démarre sur une plaine enneigée aux tons bleus où s’avance dans la nuit une voiture. La portière s’ouvre et l’on fait connaissance avec M.Ivan (Bill Murray), le directeur de l’Hôtel Excelsior Palace. S’ensuit un monologue du Droopy yankee, le visage illuminé dans un intérieur automobile sombre. Il joue le rôle d’un informateur auprès de son ami M. Gustave (Ralph Fiennes), concierge du luxueux Grand Budapest Hôtel. Gustave est en cavale après de multiples péripéties et, accompagné de son lobbyboy (Tony Revolori), il écoute attentivement le plan établi par M. Ivan pour se tirer d’affaire. L’extrait se termine sur les effluves d’" Air de panache", un parfum essentiel dans le quotidien de M. Gustave et dans l'histoire du film.  Tout est là, bien rangé, bien à sa place : les acteurs formidables (Murray donc, mais aussi Ralph Fiennes qui collabore pour la première fois avec Wes Anderson), le formalisme ébouriffant, les décors sublimes, le contexte historico-exotique et surtout, le texte (très inspiré par Zweig).    Ne soyez donc pas étonnés si, au détour d’une chambre d’hôtel ou d’une église vous faites la rencontre de Tilda Swinton et Edward Norton vus dans Moonrise Kingdom ou encore Jason Schwartzman et Owen Wilson (A bord du Darjeeling Limited). La prose, les répliques n'ont jamais été aussi importantes chez Wes Anderson et les acteurs ont - visiblement - pris un malin plaisir à les réciter.  Pour ceux qui n'auraient pas suivi, on rappellera que The Grand Budapest Hotel emprunte le chemins des souvenirs d'un écrivain célèbre qui se remémore sa rencontre avec Zéro Moustafa, propriétaire d'un grand hotel européen...  En attendant de découvrir la suite des aventures de Gustave H et de son garçon d’étage au cinéma le 26 février, notre critique (très positive) est à lire par ici.