Vous êtes plus qu’heureux, j’imagine ?C’est difficile de ne pas l’être ! Après 19 jours d’exploitation, on est à 3 181 401 entrées, vraisemblablement à 3,3 millions demain –l’interview a été réalisée le lundi 5 janvier, ndlr. Le film est largement premier au box-office, il progresse même de 12% entre la semaine 2 et la semaine 3.Cela peut-il continuer à augmenter ?Difficile à dire. Le marché va normalement être moins fort après les fêtes.En tant que spécialiste du marché, comment jugez-vous ce succès, en passe de devenir un phénomène ?On voit que le film marche dans tous les types de cinéma : ceux de centre-ville, ceux d’art et d’essai, dans les multiplexes, à Paris et en province. C’est un indicateur fort. En général, pour schématiser, les films populaires font éventuellement le plein dans les multiplexes et les films d’auteur dans les cinémas d’art et d’essai. On a par ailleurs des retours de salles exceptionnels, avec des applaudissements à la fin des projections, autre signe important. Sur les réseaux sociaux, les messages d’enthousiasme sont tellement nombreux qu’ils sont impossibles à quantifier... La bande-originale du film est elle classée dans les dix premières ventes d’albums, ce qui est plutôt rare. Quant à Louane, elle est deuxième des ventes avec son single « Je vole ».Vous êtes passés de 492 salles en première semaine à 814 en troisième. Vous avez commencé prudemment…Plus de 400 copies, ce n’est pas prudent, c’est raisonnable. Nous voulions, dans l’optique où le film marche, que les salles soient pleines. L’aventure n’était pas gagnée d’avance, contrairement à ce que disait la profession.>>> "Il va se passer un truc avec ce film"L’augmentation du nombre de salles provient-elle d’une demande des exploitants ?Bien sûr. Ce n’est pas une décision unilatérale de notre part mais une réponse à une demande forte des salles. Il n’y a aucune raison de leur refuser le film.À l’heure où nous parlons, quel est votre pronostic à propos du nombre d’entrées final ?Franchement, je ne peux pas vous répondre. On vit cette aventure au jour le jour. Pour vous donner un ordre d’idée, qui ne tient pas lieu de vérité, en trois semaines, Les Choristes rassemblait 2 247 880 spectateurs. Un million d’entrées de plus au même stade, c’est pas mal (Les Choristes a fini à 8,5 millions d’entrées, ndlr).C’est le premier film que vous distribuez et que vous produisez. C’est un peu le bingo ?En quelque sorte (rires). Je précise que nous l’avons produit en délégué avec la société Jericho.Ça vous inspire quoi pour la suite ?Je suis un enfant de Working Title, la société anglaise dont j’ai distribué pour le compte de Mars beaucoup de films, comme Billy Elliot, Love Actually, les deux Bridget Jones, etc. Leur manière de produire m’a beaucoup influencé. Je rêvais d’importer en France ce type de cinéma, à la fois frais et bouleversant, qu’on a du mal à faire en France pour des questions de culture et de goût – la presse, ici, en général, préfère l’intellect à l’affect. Avant La famille Bélier, il y a évidemment eu des tentatives réussies, L’Arnacoeur et Intouchables par exemple, mais ce n’est pas la panacée. Quand Victoria Bedos m’a pitché son histoire, j’ai trouvé que c’était l’occasion de produire un film de ce genre. Tout ce que je développe en ce moment en tant que producteur va dans ce sens.Interview Christophe Narbonne (@chris_narbonne)La Famille Bélier d'Eric Lartigau avec François Damiens, Karin Viard, Louane Emera et Eric Elmosnino est toujours dans les salles Lire aussiEric Lartigau : "Avec La Famille Bélier, j'ai su que j'avais réalisé un bon film"L'avis d'un sourd sur La Famille Bélier
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