Fondé en 1997, le studio californien The Asylum a connu un très gros succès vidéo en 2005 avec La Guerre des mondes, copie du film de Spielberg sorti la même année. Suivront, entre autres, Snakes on a Train, Allan Quatermain and the Temple of Skulls, Almighty Thor (découvrez ici les photos incroyables du film), Paranormal Entity, Jack the Giant Killer... Comme les autres films du studio,Titanic II – L’Odyssée 2012, qui raconte le naufrage du Titanic II, un siècle après le premier, respecte le cahier des charges : budget riquiqui (500 000 dollars), qualité pitoyable et acteurs has been.Mais tous ces « mockbusters » (contraction de « moquerie » et de « blockbusters ») n’amusent pas toujours les majors. Par exemple, à la fin de l’année dernière, Age of the Hobbits a fait grincer des dents le triumvirat MGM-New Line-Warner, qui lançait au même moment sur les écrans Le Hobbit – Un voyage inattendu, de Peter Jackson. L’affaire s’est réglée au tribunal, obligeant The Asylum à changer le titre en Clash of the Empires pour la diffusion en DTV (Direct to Video).Asylum de FousDifficile pourtant de confondre Transformers et Transmorphers ou Je suis une légende et son imitation, I Am Omega. « On ne me demande jamais de films Asylum, je n’en ai même pas en stock », rigole Bruno, vendeur chez Movies 2000, boutique parisienne pourtant spécialisée dans le cinéma bis. En réalité, les « mockbusters » survivent grâce à la vente des droits de diffusion aux chaînes de télé, ravies de remplir leurs grilles avec ces programmes au rabais. Mais que se passerait-il, en France, si vous comptiez sortir, disons, Rendez-vous chez les Ch’tis ? « Ce serait possible en modifiant l’histoire originale car le droit d’auteur s’efface devant l’exception de parodie, qui figure dans le code de la propriété intellectuelle », nous explique un avocat spécialiste du droit de la concurrence. « À travers le plagiat, on condamne la volonté de créer la confusion chez le consommateur ainsi que le “parasitisme”, le fait de tirer profit du travail d’un autre. » Dans l’article L122-5 du code de la propriété intellectuelle, la loi considère que l’on ne peut interdire « la parodie, le pastiche et la caricature (d’une œuvre), compte tenu des lois du genre ». Au tribunal d’en apprécier la définition. Vous êtes prévenus...Sylvestre Picard
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