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Le pitch : Les pingouins ont finalement réussi à s’envoler. Pour l’Europe. Désireux de les rejoindre et de retrouver la civilisation, Alex, Monty, Melman et Gloria prennent le chemin de Monaco. Pourchassés par les polices du pays (et surtout l’immonde Capitaine Dubois), nos animaux en liberté vont intégrer un cirque pour voyager incognito et rejoindre les USCa vaut quoi ? A quoi carburent les animateurs Dreamworks ? Quelle drogues ont pris les 3 réals ? Madagascar 3 est un chef d’œuvre gonzo, trash et irrévérencieux qui s’amuse à froisser toute bienséance et bon goût qu'on est en droit d'attendre d'un cartoon pour les kids. Ca commence par une séquence d’action monstre, bling bling même, que Michael Bay n’aurait pas reniée ; ça embraye sur les chapeaux de roue avec des scènes surréalistes de cirque qui ressemblent aux fantaisies de Dumbo ou Fantasia mais sous acide ; puis la comédie vire à la quête d'identité... Si le pitch pouvait laisser penser que Dreamworks était en panne de sens (encore un voyage initiatique comme Cars 2 ou L’Age de Glace 4 ! Une nouvelle odyssée exaltant les valeurs familiales et le retour aux sources ?), détrompez-vous. Le film s’amuse à inverser toutes les valeurs : la gendarmette est finalement plus bestiale et cruelle que les animaux de la savane, la love story entre King Julian et l’ours à tutu rose est méchamment déviante et le cirque (peuplée de freaks ou de désaxés) incarne le seul endroit stable pour nos héros. Les plus pervers remarqueront la scène où un éléphant s'assoit sur une partie du public et repart avec un gamin dans l'anus... Comme le Chat Potté, Dreamworks semble être parti dans des zones de délire où tout est permis. Mais cette fois-ci (contrairement aux aventures du héros botté), l’histoire tient la route. Le scénariste Noah Baumbach (pote de Wes Anderson et réalisateur des Berkman se séparent) a su équilibrer l’humour East Coast, la quête existentielle et le pure délire graphique avec un vrai talent. Créant même (avec la voix de Frances McDormand, inouie) l'un des plus grands méchants de dessin animé récent. C’est Katzenberg qui doit être content : jamais son mojo (« on fait des films pour les adultes qui sommeillent en chaque enfants ») n’a sonné aussi juste.La scène ? Le rêve du début est une splendeur visuelle (et en 3D please). Le flashback de l’accident de Vitaly est un monument d’émotion. Plutôt rare dans un dessin animé Dreamworks. Mais les 20 minutes de poursuite destroy dans Monaco défoncent tout.Gaël Golhen Suivez toute l'actu cannoise sur notre dossier spécial avec Orange Cineday