Seth MacQui ?Depuis les années 40 et Bob Hope qui anima la cérémonie une quinzaine de fois, il est de tradition aux Oscars d'amuser la galerie. Et qui est le mieux placé pour ça que ceux dont c'est le métier ? Johnny Carson, Chevy Chase, Woopie Goldberg, Steve Martin, Billy Crystal (record man des années 90, rappelé à la rescousse en 2011), la plupart des "host" viennent de la comédie voire du stand up. Quand le nom de Seth MacFarlane est tombé pour l'édition 2013, on n'a pas été très étonné. Ted, son premier long métrage, a été le carton surprise du box office estival. Mais les Américains le connaissaient déjà très bien. Scénariste surdoué formé chez Hanna Barbera (mythique studio d'animation d'où sont sortis entre autres Scoubidou ou Capitaine Caverne) il vient de la télévision et du dessin animé, sur lequel il se lance en 1995 avec The Life of Larry. Seth a alors 22 ans, il est l'un des rares de la compagnie débauché pour ses talents d'écriture.Family GuyCélèbre pour ses trois shows diffusés sur la Fox : Family Guy (Les Griffin en VF), American Dad et The Cleveland Show, MacFarlane a profité de l’ère Bush durant laquelle le public n’a jamais eu autant besoin de rire de ses aberrations nationales. Dans la lignée des Simpson, Futurama, South Park et plus généralement MAD (monument de la BD satirique américaine dont a été aussi tiré un dessin animé), Family Guy et American Dad se moquent tous azimuts de la société américaine. Dans un mélange délirant et rapide de parodie, d'insolence et d'irrévérence, MacFarlane sait aussi bien jouer avec Star Wars que mettre en scène le crush d’un octogénaire pour son paper boy adolescent (les jeunes livrant le journal à vélo, une tradition locale), ou se moquer de Sarah Palin. Il vise souvent juste quoiqu'un peu facilement une large critique des préjugés (racisme, sexisme, homophobie, religion...), parfois avec une joyeuse dose de méchanceté et de satire qui fait le sel de cet humour prisé par les adolescents. Un poil à gratter qui a plusieurs fois poussé la Fox à annuler Family Guy (devant les protestations), pour le reprogrammer aussi sec quelques mois plus tard face au soutien du public.Un provocateur qui ne dérange pasMais qu'attendre de MacFarlane devant le gratin hollywoodien ? L'Académie s'est-elle offerte son Ricky Gervais qui, aux Golden Globes, a acquis une jolie réputation de salaud cynique, malmenant les invités avec un humour provocateur qui malgré quelques tollés, n'a pourtant pas empêché de le voir revenir ? Une figure trop controversée pour les Oscars, dont les maîtres de cérémonie n’ont jamais dépassé la ligne rouge. MacFarlane pourrait bien être un compromis entre Billy Cristal et Ricky Gervais. Malgré son honnêteté et son humour qui parfois dérangent, il sait se tenir. Vaillant démocrate, ardent défenseur de la cause Gay (sans pour autant être homosexuel), il est moqueur mais jamais agressif. Idéologiquement, il est droit dans la lignée respectueuse d'Hollywood et sait se sortir de sujets casse gueule (un journaliste lui demandant de s'expliquer sur son différend avec l’animateur Jon Stewart) avec sérieux et légèreté. Son air jovial lui permet de faire passer son humour avec plus d’aisance que d’autres figures moins consensuelles de la comédie US dont il est pourtant proche (Apatow, Ferrell). Il est au fond un provocateur qui ne dérange pas, et qui, formé au chant (il s’est déjà produit au Royal Albert Hall), doué pour les imitations et féru de pop culture, possède toutes les qualités requises pour être l’host idéal de la prochaine cérémonie des Oscars. Voir aussi :Mark Wahlberg : "Ma mère a adoré Ted"Jérôme Dittmar
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Pourquoi le réalisateur de Ted sera le présentateur idéal des Oscars
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