Vous pensez qu'il suffit simplement de se dévêtir ? En fait, c'est plus compliqué que ça. Karyn Wagner, chargée de créer les costumes d'Amanda Seyfried pour Lovelace, a dû faire pas mal de recherches avant de trouver les vêtements qu'elle voulait voir apparaitre dans le film. Pour ce biopic de la star du porno Linda Lovelace, elle s'est plongée dans les années 1970 et son travail s'est avéré très intéressant.A l'époque, les femmes portaient beaucoup de couleurs, des imprimés fleuris, n'hésitaient pas à dévoiler leurs formes... « Ces années-là ont inspiré plein de films et de séries. Prenez That '70s Show ou Austin Powers par exemple. Mais la plupart du temps, les costumes sont là pour accentuer le comique, pour faire rire. Et on a tendance à oublier qu'il y avait un vrai style dans les années 1970. Je me suis inspirée des silhouettes de l'époque, mais j'ai atténué un peu les couleurs. On retrouve l'ambiance, mais les coupes sont un peu plus classiques. »Au fil du film, les tenues de l'actrice évoluent. Pour les scènes de sa jeunesse, elle est tout le temps en mini-shorts, ses vêtements ne sont pas toujours très assortis, comme si elle les avait piqués à ses copines. Puis elle porte des robes hippies et des jeans très serrés. « Des tenues qui font marcher l'imagination », souligne la créatrice.Puis le ton du film change, lorsque Linda rencontre son futur mari, Chuck Traynor (joué par Peter Sarsgaard), qui va la manipuler. Il parvient à avoir une énorme influence sur elle et c'est à cause de lui qu'elle se retrouve dans l'industrie du X. « Je voulais que le spectateur comprenne immédiatement qu'elle était vulnérable, détaille Karyn. Qu'on sente qu'elle ne contrôlait rien, pas même sa propre vie. » C'est surtout visible lors d'une scène avec Hugh Hefner, le patron de Playboy (James Franco à l'écran). Elle porte une robe en coton dans laquelle elle ne se sent pas à l'aise et le but pour la costumière était que le spectateur ressente cet inconfort. « Elle n'avait pas de carapace, d'armure pour faire face au quotidien. Son mari lui achetait ses fringues, il l'obligeait à mettre tel ou tel vêtement. Il aimait qu'ils soient un peu transparents et surtout il lui interdisait de porter des sous-vêtements. C'est aussi ça qui fait qu'elle paraissait si vulnérable. Et c'est cette faiblesse qui la rend d'emblée attachante. Le public comprend ce sentiment. »Voici quelques exemples des créations de Karyn Wagner pour le film qui permettent de mieux visualiser ses idées.
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