C’est Viola Davis qui a introduit la réalisatrice d’Une saison blanche et sèche et Rue Cases-Nègres.
Cinq ans après Agnès Varda, Euzhan Palcy est devenue la seconde française à recevoir un Oscar d’honneur. La réalisatrice a reçu ce prix récompensant l’ensemble de sa carrière samedi soir, à l’occasion des 13e Governors Awards, qui ont également célébré Michael J. Fox, Diane Warren, et Peter Weir.
"Euzhan Palcy a eu une vie fascinante. Mais ce soir, je veux me concentrer sur son travail", a déclaré Viola Davis, qui était chargée de l’introduire sur scène. "Car c’est à travers son travail qu’elle a laissé son empreinte, en disant la vérité face au pouvoir, en levant le rideau sur des choses qui étaient cachées pour tant de personnes, en partageant avec un public mondial des histoires qui devaient être racontées."
Cet Oscar d’honneur entérine en effet le statut de pionnière d’Euzhan Palcy, qui est tout simplement la première femme noire à avoir réalisé un long-métrage à Hollywood : Une saison blanche et sèche (A Dry White Season), qui offrit à Marlon Brando sa dernière nomination aux Oscars, en 1990. Enthousiasmé par le projet et l’énergie de Palcy, ce dernier était sorti de sa retraite et avait accepté d’être payé au minimum syndical pour tourner dans le film.
En France, la cinéaste martiniquaise est également connue pour Rue Cases-Nègres, qui reçu le César du meilleur premier film en 1984. Mais ses débuts prometteurs ont malheureusement débouché sur une carrière compliquée et très peu prolifique. Siméon (1992) restant son dernier long-métrage de fiction à avoir bénéficié d’une sortie au cinéma. Lors de son discours, elle a expliqué qu’elle avait fini par être "épuisée" de devoir convaincre les gens de croire en elle.
"J’ai perdu la volonté d’entendre ces mots : le Noir n’est pas rentable, la femme n’est pas rentable, la femme noire n’est pas rentable. Voyons messieurs ! Regardez ma soeur à côté de moi. Le Noir est rentable, la femme est rentable. La femme noire est rentable ! Mes histoires ne sont pas noires, mes histoires ne sont pas blanches. Mes histoires sont universelles, elles sont multicolores. Je remercie l’Academy d’avoir aidé à provoquer un changement dans cette industrie et avoir ouvert des portes qui étaient fermées aux idées et à la vision que j’ai défendu pendant si longtemps."
Commentaires