Nomadland Frances McDormand
Twentieth Century Studios

Le directeur de la photographie explique que sans cette technologie, une femme chinoise n'aurait jamais eu la possibilité de faire un tel film.

C'est une petite phrase lancée à Cannes, en 2014, qui fait jaser aujourd'hui à Hollywood. Alors que son Pulp Fiction était le seul film à être projeté en 35 mm cette année-là sur la Croisette, Quentin Tarantino avait balancé de manière péremptoire au monde du cinéma : "En ce qui me concerne, la projection numérique est la mort du cinéma. Le fait que la plupart des films ne soient pas présentés en 35 mm signifie que le monde est perdu. La projection numérique, ce n'est que de la télévision au cinéma !"

Une assertion que le directeur de la photographie de Nomadland, Joshua James Richards, n'a toujours pas digéré. Alors que le film de Chloé Zhao n'en finit plus de rafler trophée après trophée, sacré dimanche soir aux Golden Globes notamment, Richards s'en prend à Tarantino dans The New Yorker en expliquant que le numérique, c'est aussi un excellent moyen de faire des long métrages, quand on n'a pas de budget.

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Il faut dire que Nomadland est un road movie tourné en catimini, avec un mini budget de 4 à 5 millions de dollars, et porté principalement avec un casting d'acteurs non professionnels. "Tarantino dit que le numérique est la mort du cinéma. Mais va te faire foutre, mec ! Chloé (Zhao) n'a pu obtenir aucun soutien, aucune aide financière, car c'est une femme chinoise. Avec le numérique, nous pouvons faire nos propres films pour 100 000 dollars, et les faire à un niveau digne d'être projetés au cinéma."

Il faut préciser que Joshua James Richards est un collaborateur de longue date de Chloé Zhao, ayant travaillé avec elle dès son premier long métrage Songs My Brother Taught Me et il sera de l'aventure Marvel The Eternals, cette année.