Hocus Pocus 2 : laissez-vous charmer par le retour des trois sorcières [critique]
Disney+

Bette Midler, Sarah Parker et Kathy Najimy s'amusent comme des folles dans cette suite à voir sur Dinsey Plus. Doug Jones aussi. Et la nouvelle génération n'est pas en reste.

29 ans après la comédie familiale originale de Kenny Ortega, Hocus Pocus 2, qui est cette fois dirigé par Anne Fletcher (La Proposition) arrive en ce vendredi sur Disney +, un mois avant Halloween. Et c'est une réussite. Si les suites tardives sont souvent sources de déception, celle-ci parvient à trouver l'équilibre entre le jeu sur la nostalgie et la présentation d'une nouvelle génération, en étoffant l'histoire des trois sorcières tout en présentant de jeunes héroïnes immédiatement attachantes.

En 1993, les sorcières tricentenaires étaient ressuscitées par un ado puceau (Omri Katz) qui voulait faire plaisir à sa petite soeur (Thora Birch), fan de Halloween, tout en épatant sa copine de classe (Vinessa Shaw). S'introduisant de nuit dans la maison abandonnée des soeurs Sanderson, transformée en musée, il réveillait, malgré les remontrances du chat bavard Brinx, ces trois êtres démoniaques, toujours en quête d'enfants en bonne santé pour pouvoir aspirer leurs âmes et retrouver une nouvelle jeunesse. Elles réveillaient au passage Billy, un zombie ayant osé fricoter avec l'aînée par le passé, qu'elle avait empoisonné et enterré la bouche cousue, pour qu'il se taise à jamais ! Le tout en gardant un ton assez soft et humoristique pour faire (un peu) peur aux enfants, et surtout les faire bien rigoler.

Teaser de Hocus Pocus 2 : des ados ressuscitent les trois sorcières

Cette fois, un homme (Sam Richardson) ayant assisté gamin à la déferlante de ces trois créatures de la nuit, rêverait de les ressusciter. Problème, il n'est pas vierge et ne peut donc pas rallumer la flamme noire. Il fait donc appel à trois copines de longue date (Whitney Peak, Belissa Escobedo et Lilia Buckingham), dont l'une s'est peu à peu éloignée des deux autres depuis qu'elle a un petit ami. Ce sont ces trois jeunes filles issues du monde moderne qui seront donc à l'origine du come-back des sisters déjantées. A partir de cet instant, Bette Midler, Sarah Jessica Parker et Kathy Najimy font leur grand retour, plus déchaînées que jamais. Si en 300 ans, elles avaient échappé à la création de nombreuses inventions (le bus, les voitures, l'aspirateur, la fête de Halloween...), cette résurrection marque l'occasion de découvrir de nouvelles surprises. Par exemple que des breuvages pour la jeunesse (comprendre de la crème anti-rides) sont à présent vendus en pharmacie ou que des aspirateurs sans fil sont bien efficaces en cas de rupture de stock de balais. Des blagues tout à fait dans la veine du premier film, que les trois comédiennes prennent un malin plaisir à jouer, retrouvant avec une joie non dissimulée les mimiques, formules et pas de danse inoubliables de leurs personnages. Avec quelques trouvailles en plus : malgré leur nuit de méfaits, les habitants de Salem continuent de les adorer, et certains participent même chaque année à un concours des plus belles soeurs Sanderson. Auquel elles vont inévitablement s'incruster, pour envoyer leurs plus belles vannes à leurs admiratrices/concurrentes, dont un trio de drag-queens aussi hautes en couleur que leurs modèles. Elles se déchaîneront bien sûr une nouvelle fois sur une reprise rock d'un morceau endiablé, "One Way or Another", le temps d'envouter la population. Et elles ne pourront pas non plus s'empêcher de réveiller une nouvelle fois Billy Butcherson, le zombie toujours incarné par Doug Jones. L'interprète des plus fascinantes créatures de la filmographie de Guillermo Del Toro se reprend lui aussi au jeu, et l'on en apprend un peu plus sur sa véritable relation avec les soeurs Sanderson, et les raisons qui l'ont mené au tombeau.

Ces retrouvailles raviront les fans du film original, mais même sans connaître Hocus Pocus, on peut parfaitement tomber sous le charme de ces trois sorcières, toujours à la limite du ridicule, et pourtant attachantes grâce à leur brin de folie et à cette envie de se défouler, de mettre un joli bordel dans la ville de Salem -et donc dans la société et ses conventions- le temps d'une nuit de pleine lune.
C'est aussi du côté des nouveautés que Hocus Pocus 2 est réussi. La relation entre les trois copines, sans être incroyablement originale, sonne juste, l'intro se passant en pleine chasse aux sorcières et racontant les premiers méfaits des soeurs apporte un éclairage nouveau sur leur attachement sans failles l'une aux autres, et surtout le développement du thème de la sororité prend de nouveaux sens. L'importance d'être entourées, de se soutenir et d'être soutenues, que l'on soit soeurs de sang ou copines d'enfance, est un sujet intéressant à explorer. En misant à fond sur cette idée, Hocus Pocus 2 se détache de son modèle en proposant une réflexion plus profonde, et donc plus touchante, que dans le premier opus. Sans jamais sombrer dans l'ironie ou la critique facile de la modernité, ni dans la nostalgie façon "c'était mieux avant", cette suite trouve sa propre voie, ouvrant -ou pas- à un troisième opus. Toute l'équipe aura-t-elle envie de revenir une dernière fois effrayer Salem ? Cela dépendra sans doute du succès de ce film sur Disney +, mais une chose est sûre : les soirées ciné de Halloween se composeront à présent de deux opus de Hocus Pocus, cette suite méritant amplement d'être vue et revue entre amis, entre copines ou entre soeurs, évidemment.