La plateforme de streaming lancée fin mai a retiré de son catalogue la célèbre fresque de Victor Fleming sur la Guerre de Sécession pour son caractère « raciste » et « révisionniste ».
C’est l’un des films les plus connus, l’un des cadors indéboulonnables du box-office, Autant en emporte le vent, fresque historique voulue et pilotée par le mogul David O. Selznick en 1939, est désormais persona non grata sur HBO Max. La plateforme vient en effet de le retirer de son catalogue pour son caractère raciste et ce, alors que l’Amérique connait une immense vague de protestation après la mort récente de l’afro-américain George Floyd par un policier blanc lors d’une arrestation à Minneapolis.
Autant en emporte le vent signé Victor Fleming, couronné de dix Oscars et porté par un cast royal (Vivien Leigh, Clark Gable, Olivia de Havilland...) est un mélodrame historique ayant pour toile de fond la Guerre de Sécession. L’action se passe principalement dans le Sud des Etats-Unis et présente une vision jugée par beaucoup de spécialistes "idyllique" de l’esclavage avec des maîtres blancs doux et respectueux envers leur « personnel » noir.
"Autant en emporte le vent est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine", a justifié un porte-parole de HBO Max pour expliquer cette décision. La plateforme n’exclut pas réintégrer ce film immensément populaire dans son catalogue mais accompagné d’une présentation spécifique.
Spike Lee : "Autant en emporte le vent a entretenu la mentalité raciste en Amérique"On se souvient que Spike Lee avait ouvert son film BlacKkKlansman, j'ai infiltré le Ku Klu Klan (2018) par un extrait d’Autant en emporte le vent afin d’en dénoncer la portée "révisionniste". Lors d’une interview donnée à Première en marge de la sortie de son film, le cinéaste américain nous avait ainsi confié : "C’est une incroyable démonstration du pouvoir des images. Autant en emporte le vent est l’un des responsables de la persistance de la mentalité raciste en Amérique. Il a totalement romantisé le Sud et l’esclavage. Pire, il a fait perdurer deux idées nocives : l’une selon laquelle les Confédérés n’avaient pas vraiment perdu la guerre, l’autre qui dit que l’esclavage n’avait en fait rien à voir avec la Guerre de Sécession."
Dont acte.
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