Mélanie Laurent assure que sa transformation "lui a donné de la force", et elle parle de sa propre incarnation de Marie-Antoinette à ses côtés.
On apprenait fin juillet que Mélanie Laurent et Guillaume Canet allaient recevoir un prix lors du festival de Locarno, où ils ont été invités à présenter Le Déluge au public. C'est aujourd'hui que la nouvelle édition s'ouvre, et ils se sont confiés dans Variety juste avant le début des festivités – l'événement se déroulera jusqu'au 17 août.
Les deux acteurs et réalisateurs français racontent en duo comment ils se sont appropriés l'histoire de ce couple mythique, qui a déjà tant inspiré le cinéma, notamment Sofia Coppola et son drame Marie-Antoinette, porté par Kirsten Dunst. Ils ne sont pas à la mise en scène de ce projet, puisque dirigés par Gianluca Jodice (Le Poète et le dictateur) dans ce long-métrage co-écrit avec Filippo Gravino, mais ils ont contribué à créer "leur" Marie-Antoinette et Louis XVI. En acceptant notamment beaucoup de séances de maquillage pour lui. Sur les premières photos de The Flood, Guillaume Canet est absolument méconnaissable.
Mélanie Laurent filme Lucas Bravo Libre : les premières images"On a fait plein de tests de make up, mais je n'étais jamais satisfait, raconte-t-il. Je savais que ça pourrait aider à se fondre dans le personnage, mais en même temps je ne voulais pas cacher, ni limiter mes expressions. J'ai montré différentes choses à l'équipe, et leur réaction était optimiste, alors je me suis autorisé à me plonger complètement dans ce processus."
Quand votre maquilleur vous enlaidit, qu'il vous fait ressembler à rien... c'est quelque chose qui peut vous faire vous sentir extrêmement bien, réagit sa partenaire de jeu. Vous n'avez pas besoin d'être beau, ni sexy. Tout ce qui vous importe alors, ce sont les émotions que vous allez délivrer. Cela vous donne tellement de force."
Un drame intime, malgré la Révolution en arrière-plan
Guillaume Canet revient sur son Astérix : "J’ai l’impression d’avoir remporté mon pari""On a déjà fait tellement de films sur ces événements, poursuit Mélanie Laurent. A chaque fois qu'on fait le portrait de Marie-Antoinette, on dépeint des fêtes incroyables, avec des centaines de figurants. Sauf qu'ici, leur richesse leur a été enlevée. Ils étaient les personnes les plus riches du monde, et 24h plus tard, les plus pauvres."
"Choisir cet angle était très intéressant, confirme Canet. Dans son journal, le valet de Louis XVI (Jean-Baptiste Cléry), détaille comment le roi a vécu tout cela. A quel point il était timide et déconnecté de la réalité. J'ai compris qu'il devait souffrir d'une forme d'autisme. Il ne cessait de s'intéresser au fonctionnement des horloges... Quand son père est mort, il a dit cette fameuse phrase : 'Après moi, le déluge', car il savait que son fils serait incapable de devenir le roi de la France."
"On a tendance à oublier que ces femmes étaient mariées à 14 ans à quelqu'un qu'elles connaissaient à peine, ajoute la comédienne à propos de Marie-Antoinette. Louis XVI était comme un enfant, il observait le monde d'un regard très naïf. Dans ce film, leur relation est particulièrement complexe, car il y a tellement de tendresse entre eux. Elle l'appréciait vraiment, et lui aussi devait être amoureux d'elle d'une certaine façon. Vous savez, elle n'était pas stupide, ni obsédée par l'idée de faire la fête. Mais elle était mariée à un homme asexuel. Il était gentil avec elle... sauf qu'elle s'ennuyait. Elle n'était pas censée avoir de pouvoir, elle était incapable de gouverner. Ils n'étaient pas méchants, au fond. Ils ne cherchaient pas à être cruels. D'une certaine façon, eux aussi furent des victimes, sur plusieurs plans."
Mélanie Laurent raconte aussi s'être énormément inspirée du portrait de Marie-Antoinette écrit par Stefan Zweig, un ouvrage dont elle dit être "tombée amoureuse."
"Je n'avais pas eu de rôle de ce genre depuis très longtemps, qui me permette de pleurer, de hurler, de me sentir une nouvelle fois actrice, confie enfin la réalisatrice de Voleuses. Diriger me procure beaucoup de plaisir, et maintenant que j'y ai goûté, je ne peux plus m'arrêter, mais ça m'a dit du bien de rejouer la comédie."
Un constat partagé par le réalisateur des Petits mouchoirs :
"J'ai toujours été passionné par la réalisation, c'est sans doute ainsi que je m'exprime le mieux, mais j'aime aussi tellement être acteur. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression de m'améliorer. En tout cas, je tends vers des personnages plus complexes."
Le Déluge n'a pas encore de date de sortie en France, mais après sa présentation événement au festival de Locarno, on devrait vite en entendre à nouveau parler...
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