Etreintes brisées
Sony Pictures Classics

Ce drame de Pedro Almodovar avait fait sensation à Cannes, en 2009. Il sera suivi d'un documentaire inédit : Penélope Cruz, les reflets de la passion.

Festival de Cannes 2009, 18 mai. C'est une petite journée. Plus le festival avance, plus les réveils deviennent difficiles. On se prend quand même en main et, dès 8h, on file voir des films. D’abord Pivellina, petite chose réaliste qui commence bien (une enfant est recueillie par une femme attendrissante) et qui finit très bien aussi (la femme garde l’enfant, sa mère n’est jamais venue la chercher). Entre les deux ? On en sait rien, on a dormi. Voilà ce que c’est de se coucher à pas d’heure (en fait si, 2h44). Quoiqu’il en soit, le film en compét’ du jour était tout de même plus ambitieux.

Etreintes brisées était partout avant d’arriver au Palais : sur le web (Penélope Cruz est malade !), sur les couvertures des magazines et même en vrai (on a croisé QT et Almodovar en personne au Majestic). Restait plus qu’à voir le film... Etreintes brisées est donc un film d'amour, le récit d'une passion contrariée, mais surtout une déclaration d’amour au cinéma. On y retrouve la mise en abyme classique, le film dans le film, intitulé Des filles et des valises et Almodovar se plait à multiplier les références au cinéma (Hitchcock, Hepburn, Marilyn…). Deux ans après Volver, beaucoup plus réaliste, Etreintes Brisées marque donc le retour du fantasme, de la nostalgie et le triomphe du récit enchassé. C’est beau, plein d’arabesques narratives assez soufflantes, de coq-à-l’âne embrouillés, mais le vrai pouvoir du film, c’est la Penélope, qui n’a jamais été aussi fantasmatique. Qu’elle joue la Marilyn ou Hepburn, elle est tout simplement sublime. 

Vous l'aurez compris, Première était tombé sous le charme d'Etreintes brisées lors de sa projection cannoise, il y a 13 ans. La rédaction vous conseille donc de le (re)voir ce soir sur Arte, suivi d'un documentaire inédit sur sa star intitulé Penélope Cruz, les reflets de la passion. Conçu par Charles-Antoine de Rouvre à partir d'images d'archives et d'interviews de ses proches (notamment sa prof de théâtre), il dresse un joli portrait de la comédienne espagnole, et sera visible en replay jusqu'au 5 novembre.


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