L'assistante du cinéaste a accouru au Québec pour montrer le film au patient, dans son lit d'hôpital.
La dernière volonté d’un patient en soins palliatifs en fin de vie était de voir le deuxième de la saga désertique de Denis Villeneuve. Le cinéaste québécois et son équipe se sont précipités, deux mois avant la première du film, pour pouvoir le lui montrer avant tout le monde, quelques jours avant la mort du malheureux.
Ce Québécois, hospitalisé dans la région du Saguenay-Lac Saint-Jean, a confié à Josée Gagnon, un membre de l’équipe hospitalière, qu’il regrettait ne pas avoir assez de temps pour aller voir Dune : Deuxième Partie.
"Je me suis demandé ce que nous pouvions faire. Ensuite, mon mari m’a rappelé que je pouvais tout faire. J’ai donc posté sur les médias sociaux et nous avons été en contact avec l’équipe de Villeneuve dans les 12 heures", a déclaré Josée Gagnon à Global News.
Son annonce s'est acheminée jusqu’à Sébastien Pilote, un cinéaste québécois qui l’a mis en contact avec la productrice et épouse de Denis Villeneuve, Tanya Lapointe. La productrice pensait qu’ils pourraient soit envoyer l’homme à Los Angeles, soit le faire assister à la première montréalaise.
"J’ai dit : "Vous ne comprenez pas, il est à la fin, il n’y a aucun moyen de le déplacer"", a insisté Josée Gagnon, aide médical en soins palliatifs.
L’équipe s’est donc arrangée pour envoyer l’assistante de Denis Villeneuve au centre de soins palliatifs avec son ordinateur portable. "C’était une course contre la montre parce que d’un jour à l’autre, nous ne savions pas s’il y arriverait. Il ne lui restait que quelques jours."
L’assistante est arrivée à temps à la maison de soins palliatifs du Saguenay, a fait signer des contrats de non-divulgation et a dit au patient de choisir une personne avec qui regarder le film. Il a choisi l’un des soignants du centre.
"Elle a pris les téléphones de tout le monde et a lancé le film sur l’ordinateur portable pour les deux seuls dans sa chambre. Ni elle ni moi ne l’avons regardé. On m’a dit que même le président des États-Unis n’était pas en mesure de le voir avant sa sortie", poursuit Josée Gagnon.
Elle a confié que c’était une expérience remarquable et émotionnelle. "Ce n’est pas tous les jours que vous faites face à la mort de quelqu’un, ou de quelqu’un en fin de vie comme ça."
L’homme a été époustouflé et touché que tout le monde se soit mobilisé pour lui faire découvrir le dernier volet de la saga interstellaire.
"C’est un fan avéré du film et de l’univers de Dune, il était tellement excité de voir cette suite."
La soignante a souligné que le patient avait adoré ce deuxième épisode. La projection improvisée a eu lieu plus d’un mois et demi avant la première du film le 28 février. L’homme est décédé quelques jours plus tard, en janvier.
Denis Villeneuve a tenu à faire une déclaration suite à cet évènement, à la fois unique et tragique : "C’est pour lui, c’est pour cet homme que nous faisons des films."
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