Trophée des César
ABACA PRESS

« Cette invisibilité de cette frange de la population accentue le malaise et le sentiment d’exclusion déjà vécu dans la vie réelle. »

À la veille de la cérémonie des César, une nouvelle tribune vient secouer l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, déjà fragilisée par la démission collective de sa direction. Publié dans Le Parisien, le texte, signé par une trentaine de personnalités parmi lesquelles Aïssa Maïga, Olivier Assayas, Mathieu Kassovitz ou encore Sonia Rolland, dénonce "l’invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs" issus de l'immigration africaine et asiatique ainsi que des DOM TOM dans le cinéma français. "Nous voulons ici pointer du doigt les paradoxes d’un pays, la France, qui nomme Spike Lee, un réalisateur et producteur afro-américain, président du jury du prochain Festival de Cannes, et qui en même temps maintient ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants qui ne justifieront jamais une quelconque nomination aux César.", peut-on lire.

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"Cette invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs issus de cette frange de la population accentue le malaise et le sentiment d’exclusion déjà vécu dans la vie réelle. A quand l’inclusion ? La démission collective du conseil d’administration des César va-t-elle changer la donne ?" La tribune prend pour exemple le cinéma anglo-saxon, qui "confie des rôles de premier plan à tous ses acteurs sans distinction de couleur ou d’origine et sans que cela ne nuise à sa qualité", et demande à la France d’ouvrir les yeux. "Les succès au box-office des films Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste, Les Misérables de Ladj Ly, et les records d’audience sur Netflix des films de Kery James Banlieusards et Le Gang des Antillais de Jean-Claude Barny sont significatifs des attentes d’un public qui est bien plus en avance sur cette question de la représentation des minorités sur nos écrans que les institutions du cinéma français."

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Cette tribune, rédigée par l’acteur Ériq Ebouaney, fait écho à celle parue le 10 février dernier dans Le Monde. Signée par quelques 200 personnalités, elle pointait du doigt le « manque de démocratie » et le fonctionnement "élitiste et fermé" de l'Académie des César. Trois jours plus tard, Alain Terzian, à la tête de l’Académie depuis 2003, tirait sa révérence avec les autres membres de la direction. Il a été remplacé ce mercredi 26 février par la productrice Margaret Menegoz, qui exercera sa fonction provisoirement.