Armageddon Time : James Gray avoue s'être inspiré de François Truffaut et Federico Fellini
Cocinor/Warner Bros/Abaca

"Amarcord et Les 400 coups sont assurément des films auxquels j’ai beaucoup pensé", tease le réalisateur.

En juin dernier, on découvrait le casting cinq étoiles du prochain film de James Gray : Robert De Niro, Anne Hathaway, Oscar Isaac, Donald Sutherland ou encore Cate Blanchett se donneront la réplique dans la prochaine réalisation du créateur de La Nuit nous appartient. Pourtant, malgré toutes ces stars à l'affiche, Armageddon Time semble marquer un retour à l’intime pour le cinéaste, en traitant du passage d’une vie, celui de l’enfance à l’âge adulte. Une histoire en grande partie autobiographique, puisque le cinéaste s'inspire de sa propre jeunesse dans le Queens dans les années 1980.

Pour son dernier film, Ad Astra, James Gray avait avoué s'inspirer directement "des films Apocalypse Now et 2001, L'Odyssée de l’espace avec une petite touche de Heart of Darkness de Joseph Conrad". Pour Armageddon Time, ce sont surtout deux classiques du cinéma qui lui ont donné des idées. Deux chefs-d’œuvre autobiographiques : Les 400 coups, de François Truffaut, mettant en scène l’indiscipliné Jean Pierre Léaud, et l’érotique rébellion italienne Amarcord, de Federico Fellini.

Le réalisateur a ainsi confié à The Film Stage : "Amarcord et Les 400 coups sont assurément des films auxquels j’ai beaucoup pensé pendant que je travaillais et Armageddon Time s’inscrit dans l’esprit de ces œuvres – c’est un film très ouvert, chaleureux, humain, qui donne envie d’aimer les gens qui l’habitent." Le film parle de la transition entre deux âges mais aussi d’une transition sociale car il relate l’entrée de l’enfant dans un monde privilégié lorsqu’il passe de l’enseignement public à la Kew Forest School, école privée de renom. James Gray apporte des précisions sur le scénario en confiant au média : "C'est tout simplement une sorte de mémoire sur mes douze ans durant l'automne 1980 à New York, sur mon meilleur ami et ma relation avec lui et du moment où je suis passé de l'école publique à l'école privée […] Et l'idée est de faire un film sur la façon dont la classe et le racisme nous divisent, parce qu'il était noir, mon ami."

A travers son propre parcours, le cinéaste compte également évoquer celui de Donald Trump, qui s'est lui aussi enrichi à New York durant les années 1980. Il expliquait ainsi, en septembre dernier : "Ce sera un film très personnel. (…) Il y sera question de la famille Trump, père et fils. Ce sera un film politique, dans le sens où il explorera les raisons qui ont amené les Etats-Unis là où ils en sont aujourd’hui. Le film s’inspire de mon adolescence dans le Queens new-yorkais des années 1980, quartier où le père de Donald, Fred, réalisait une bonne partie de ses placements immobiliers. Il se déroulera dans une école privée où la place accordée à la religion, à la couleur de peau et à l’origine sociale était radicalement différente de l’école publique que je fréquentais par le passé. Comme je l’ai dit l’an dernier, Trump est pour moi un imbécile dangereux. C’est aussi ma responsabilité en tant qu’artiste de m’intéresser à la société qui a permis à un tel homme d’arriver à la tête du plus puissant Etat du monde. 

Armageddon Time n’en est qu’aux prémices de sa production mais nous savons que le réalisateur compte le tourner au coeur de la Grosse Pomme, une fois que le confinement sera levé.

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