Ant-Man : comment Michael Douglas a été rajeuni pour le film
Marvel

Le film de Peyton Reed s'ouvre sur une véritable prouesse technologique.

Curieuse histoire que celle d'Ant-Man, rediffusé dimanche soir sur la première chaîne. Projet envisagé depuis le début des années 2000, développé et longtemps porté par Edgar Wright et son scénariste Joe Cornish avant leur départ précipité pour cause de différends créatifs, le film récupéré par Peyton Reed a bénéficié à sa sortie d'un traitement spécial au sein du Marvel Cinematic Universe, encadré par les sorties d'Avengers : l'ère d'Ultron et Captain America : Civil War.

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Dernier film de la phase 2 du MCU (tout en était un peu aussi le premier film de la phase 3), Ant-Man s'est un peu avancé avec l'étiquette d'un film bouche-trou. Moins ambitieux dans l'esprit que les autres films Marvel sortis à cette époque, le film a compensé en jouant la carte du divertissement fun et comique, à l'image de son interprète principal. Avant tout connu comme acteur comique, Paul Rudd décrochait avec Scott Lang son premier grand rôle dans une superproduction hollywoodien, défi relevé haut la main.

Même si le succès d'Ant-Man n'a pas atteint les hauteurs de certains autres films Marvel, le film engrangea au total plus de 500 millions de dollars de recettes et attiré près de 1,8 million d'entrées dans les cinémas français. Et surtout, le succès du film a permis à Ant-Man de se frayer un chemin assez naturellement jusque dans l'équipe des Avengers. Déjà apparu dans Civil War pour un passage assez mémorable, le super-héros sera de retour pour un prochain film solo, Ant-Man and the Wasp.

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Si Ant-Man est resté dans les esprits pour son esprit fun et décontracté assumé, il est aussi marqué par la participation prestigieuse de Michael Douglas, qui incarne ici Hank Pym, l'Ant-Man originel qui prend Lang sous son aile. L'occasion au passage pour le film de s'offrir un coup de force technologique lors de sa séquence d'ouverture, qui voit apparaître l'acteur de Wall Street et Basic Instinct rajeuni de plus d'une vingtaine d'années au cours d'un flashback. Mais comment expliquer cette vraie prouesse technique ?

 


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Lola VFX, une équipe d'habitués

Ant-Man s'ouvre en 1989 avec la remise de la démission du S.H.I.E.L.D de Hank Pym, qui croise au passage un certain Howard Stark (John Slattery) et une Peggy Carter (Hayley Atwell) quelques années plus âgée. Si le processus de vieillissemment d'un acteur est quelque chose de relativement courant et habituel à Hollywood, l'inverse est souvent beaucoup plus compliqué. Pour ce faire, l'équipe de production d'Ant-Man s'est appuyé sous Lola VFX, une compagnie spécialisée dans ce genre de prouesse visuelle.

Marvel n'est d'ailleurs pas étranger à leur travail puisqu'il s'agit du même studio qui avait façonné numériquement le Steve Rogers rachitique pré-Captain America dans le First Avenger de Joe Johnston. Leur travail le plus célèbre reste cependant celui de "rajeunissement" progressif de Brad Pitt dans L'étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher. De par la difficulté que l'effet numérique requérait, Lola VFX fut contacté très tôt au cours de la production pour apporter son expertise.

Il aurait cependant pu en être tout à fait autrement, et comme il le confie dans une interview à Vanity Fair, Peyton Reed avait même prévu une solution de remplacement en cas d'échec : "On avait prévu plusieurs filets de sécurité. J'étais incroyablement nerveux. Si cet effet ne marchait pas... C'était la première scène du film".

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Un procédé minutieux

Le corps numérique du Michael Douglas de 1989 est en réalité une composition hybride : l'acteur lui-même, tout juste septuagénaire au moment du tournage, a bien sûr participé au tournage de la séquence, rasant pour l'occasion le bouc qu'il arbore à l'écran dans le film. Mais il a fallu également recourir à une doublure ressemblante pour certains traits du visage, qui s'affaissent naturellement avec l'âge.

Le film se déroulant en 1989, les équipes de Lola VFX ont dû composer un visage rappelant celui de Michael Douglas à cette époque, avec un impératif nécessaire : être le plus proche possible de la réalité. Une tâche qui s'avérait donc complexe, d'autant plus qu'il s'agit de la plus iconique de la carrière de l'acteur, à la charnière entre la décennie de Wall Street et celle de Basic Instinct. "Tout le monde se souvient de ce à quoi resemblait Michael Douglas il y a vingt-cinq ans", rappelle Reed à Vanity Fair. "Et chaque détail devait être à la fois un mélange de Douglas et de cet acteur qui lui ressemblait beaucoup".

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La principale inspiration pour les équipes de Lola VFX fut donc Gordon Gekko, mais pas uniquement pour des raisons d'identification du spectateur. Dans une interview accordée à Vulture, Trent Claus, en charge des équipes du studio sur Ant-Man, le Michael Douglas du film d'Oliver Stone est également celui qui offrait le meilleur rendu à l'écran, particulièrement au niveau des rides et de l'élasticité de la peau.

"Le plus important, c'est de voir la façon dont son visage bouge lorsqu'il parle, la façon dont les muscles de son visage évoluent avec le temps et comment la peau réagit à ces mouvements musculaires. Vous ne pouvez pas vendre ce genre d'effet sans voir comment un visage fonctionne en mouvement. […] Un des phénomènes les plus évidents, c'est la peau au niveau de la mâchoire. Chez la plupart des gens, elle retombe avec l'âge et commence à pendouiller un peu. Ce qu'il faut faire pour rajeunir un visage, c'est restorer cette élasticité non pas en enlevant le surplus de peau, mais en la ramenant où elle pouvait être auparavant".

Les équipes de Lola VFX ont ainsi passé plusieurs semaines à étudier et comparer les différents visages de Michael Douglas pour opérer à de nombreuses opérations numériques pour certaines quasiment invisibles (réduire la taille des oreilles, faire disparaître des vaisseaux sanguins qui apparaissent avec l'âge, éclaircir le teint), mais qui, mises bout à bout, finissent par donner le résultat impressionnant que l'on peut observer à l'écran. Si ce n'est pas la première fois qu'un personnage subit le même genre de traitement au cinéma, la séquence d'ouverture d'Ant-Man reste dans l'exercice l'une des réussites les plus impressionnantes du genre.

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L'histoire d'Ant-Man : Un petit escroc du nom de Scott Lang. Doté d’une capacité étonnante – celle de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force –, ce dernier doit embrasser la part de héros qui est en lui afin d’aider son mentor, le docteur Hank Pym, à protéger d’une nouvelle génération de redoutables menaces le secret du spectaculaire costume d’Ant-Man. Contre des obstacles en apparence insurmontables, Pym et Lang doivent mettre au point – et réussir – un audacieux cambriolage qui pourrait sauver le monde d’une issue fatale…

Bande-annonce :


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