Pierre Niney, Stacy Martin et Benoit Magimel brillent devant la caméra de Nicole Garcia.
Le cinéma de Nicole Garcia ne cherche jamais à être aimable. Depuis 30 ans, la comédienne devenue cinéaste égrène des drames dont la substantifique moelle est l’amour mis à mort. Ses tragédies modernes mettent en scène des hommes ou des femmes pris au piège de leurs excès de sentiments.
Quatre ans après le troublant Mal de pierres, la réalisatrice poursuivait son exploration des tourments féminins avec Amants, à (re)voir ce soir sur France 3. Voici notre critique.
L’héroïne d’Amants, c’est bien Lisa (Stacy Martin), cette jeune femme prise entre l’amour du passé, Simon (Pierre Niney), petit voyou qui ressurgit des années après s’être évaporé et le mari du temps présent, Léo (Benoît Magimel), homme d’affaires plus stable. Si le dilemme paraît s’articuler pour la jeune femme entre passion et raison, l’intrigue se révèle progressivement, par couches, beaucoup plus complexe, et ce grâce au personnage assez trouble et brillamment interprété du mari. Tout en non-dits, Magimel oppose à un Pierre Niney des silences et des regards qui font monter la tension.
Bien sûr, on pourra reprocher à Nicole Garcia de ne pas véritablement surprendre avec ce thriller passionnel et d’être moins fiévreuse que le titre ne le laisser espérer. Mais c’est parce qu’il faut chercher chez Henri-Georges Clouzot plus que chez Louis Malle l’influence d’une noirceur assumée. On admire la froideur que la cinéaste confère au paysage le plus paradisiaque qui soit – l’île Maurice. Et comme à son habitude, son analyse fine des rapports de classe et de l’attrait pour l’argent apporte au thriller sentimental une profondeur bienvenue.
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