Lorsqu'on a appris que l’Académie des Oscars avait désigné Brett Ratner comme metteur en scène de la cérémonie 2012, une seule question pouvait fuser : "Mais pourquoi lui ?".Quand on connaît la personnalité et la carrière de Ratner, on ne peut s’empêcher de se dire qu’un scandale comme celui qui est en train de se dérouler à Hollywood allait finir par arriver. Flashback.Rappel des faits En trois jours, le réalisateur Brett Ratner a fait fort : en pleine promotion de son dernier film, Le casse de Central Park, il s’est offert un véritable suicide médiatique en deux parties : il a tout d’abord fait preuve d’une lourdeur certaine en détaillant en interview comment il avait « sauté » une starlette (en l’occurrence Olivia Munn) avant qu’elle ne se venge lors d’un casting. Mais ce sont surtout ses propos sur les homosexuels (« Les répétitions, c’est pour les pédés », a-t-il lâché à propos de sa préparation pour les prochains Oscars), qui ont choqué, l’amenant à s’excuser, puis carrément à démissionner, cette nuit, par communiqué de presse.What did you expect ?Pour les pontes de Hollywood, Brett Ratner est sans doute considéré comme une poule aux œufs d’or. Ses blockbusters cartonnent au box-office (surtout la saga Rush Hour) et c’est un « bon petit soldat » pour les producteurs. Il suffit de quelques coups d’œil à sa fiche IMDB pour s’en convaincre : « Pourquoi aurais-je besoin du final cut (possibilité de faire son film comme il le sent de A à Z, ndlr). Le Final cut, c’est pour les artistes, les réalisateurs dont les films ne rapportent pas beaucoup d’argent. Peut-être que Scorsese doit avoir ce pouvoir, sans quoi un mec comme Harvey Weinstein ou un studio ferait des coupes dans ses films pour les rendre plus accessibles et commerciaux, alors que l’artiste a une vision globale de ce qu’il veut faire. Il veut que son film fasse quatre heure ou quelque chose de ce type ».Vous n’êtes pas convaincu ? « Peu importe le succès, vous n’êtes pas invincibles. Ce sont les studios qui signent les chèques ».En échange d’un gros chèque, justement, l’Académie des Oscars pensait avoir acquis un metteur en scène doué pour le spectacle qui ne discuterait pas leurs avis créatifs ? Ok. Mais elle a un peu vite oublié tous les travers du personnage !Provocateur, Brett Ratner ? Si peu…Le réalisateur manie bien l’art de faire parler de lui. Pour ses conquêtes déjà, puisqu’il s’est affiché au bras de Lindsay Lohan, Serena Williams et Jessica Simpson, entre autres. Il aurait donc couché avec Olivia Munn, mais en fait non, puisqu’il a depuis dit qu’il avait « menti à ce sujet ». Quel est l’intérêt ? A part la vantardise, on sèche !Quelle est l'importance de ses conquêtes dans le sujet qui nous intéresse ? Aucune... si Brett ne les utilisait pas autant pour créer du buzz autour de sa personne ! A tel point que le New York Post écrivait noir sur blanc il y a quelque temps qu’il avait demandé à l’un de ses assistants sur un tournage de lui donner une liste de tous les numéros de téléphone des figurantes qu’il avait engagées. Info, intox ? Le réalisateur dément, mais la rumeur reste.Pourquoi les médias s’intéressent-ils autant à la sexualité de Brett Ratner ? Parce qu’il en parle tout le temps… et y fait même référence dans ses films ! Non content de raconter en détail sa première fellation (à l’âge de 13 ans avec une personne qui s’est avérée être un travesti), il décide d’inclure une séquence similaire dans Rush Hour 3.Il s’est aussi retrouvé au cœur d’une bataille avec les gardiens de Central Park, à New York, parce qu’il voulait y tourner une séquence du film à sketchs New York I love you où deux acteurs devaient faire l’amour dans un arbre, fait interdit dans un lieu public… et inspiré de son propre dépucelage.Pour certains, c’est même l’antichrist !Ces anecdotes sur sa vie personnelle ne seraient qu’un avertissement si le travail de Brett Ratner en lui-même n’était pas remis en cause. Si ses films rapportent gros aux producteurs, peu sont appréciés par les critiques. Pire : il est le metteur en scène de deux suites qui ont pour certains ruiné des sagas : Dragon Rouge, tout d’abord, qui est loin d’être à la hauteur du Silence des Agneaux. Mais surtout X-Men : l’affrontement final, qui a tellement déçu les fans du comics Marvel que le réalisateur est depuis surnommé par ces dernier l’anti-Christ !Pour autant, le tableau n’est pas tout noir : Brett Ratner est à l’origine de la série Prison Break, dont il est le producteur exécutif et dont il a mis en scène le pilote. Il a réalisé également de nombreux clips qui ont cartonné (notamment pour Mariah Carey). Mais au vu de son parcours, on ne peut s’empêcher de penser que la situation dans laquelle il s’est mise ce week-end allait finir par arriver. Le pire, c’est qu’elle survient en pleine promotion de son dernier film, Le casse de Central Park, et fait de l’ombre au projet.Depuis trois jours, on n’entend pas parler du come back d’Eddie Murphy, la star de ce long-métrage ou du fait que ce film de braquage a reçu un bon accueil critique aux Etats-Unis, mais seulement des réflexions déplacées de son réalisateur et de ce qu’elles ont entraîné.L’Académie des Oscars va devoir frapper fort en choisissant son remplaçant pour la cérémonie du 26 février 2012, si elle veut faire oublier (ou du moins atténuer) ce scandale !Elodie BardinetSuivez Eb_prem sur Twitter
- Cinéma
- News Cinéma
- Oscars 2012 - Brett Ratner : un scandale couru d’avance !
Oscars 2012 - Brett Ratner : un scandale couru d’avance !
Commentaires