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Si le choix du comité de sélection français du film qui représentera l'Hexagone aux Oscars est assez consensuel (Saint Laurent de Bonello), celui que vient d'annoncer la Russie l'est beaucoup moins. Contre toute attente, c'est Leviathan qui concourra à l'Oscar du meilleur film étranger en février prochain à Hollywood. Contre toute attente car le film d'Andreï Zviaguintsev, sublime, ambitieux, bouleversant, est une critique en règle des institutions russes - dans un pays où la critique n'est pas tout à fait bienvenue. 

Pour donner une idée au lecteur qui n'aurait pas vu Leviathan, dont la trame est le combat d'un homme contre l'administration qui tente de l'exproprier, le film comporte une séquence (hilarante) où un groupe d'amis morts-saouls, lors d'un pique nique dominical en famille, tirent au fusil AK47 sur des cibles représentant tous les dirigeants russes de l'époque moderne. L'un d'eux se demande s'il est temps de tirer sur Poutine. L'Etat, l'Eglise, la corruption à tous les étages, l'alcoolisme... C'est donc un portrait au vitriol de la Russie, n'épargnant rien ni personne, qui représentera le pays lors de la prochaine cérémonie des Oscars.

Leviathan avait pourtant bien failli ne pas sortir dans son pays d'origine. Non pas (officiellement) pour les raisons évoquées plus haut, mais plus prosaïquement en vertu d'une loi votée par la Douma, entrée en vigueur au 1er juillet, interdisant le langage obscène dans les oeuvres d'art. Autant dire que cette oeuvre là en contient son lot.

Leviathan est actuellement dans les salles

  

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