Choix n°1 : Le loup de Wall Street, de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie...Synopsis : L’histoire de Jordan Belfort, courtier en Bourse à New York à la fin des années 80. Du rêve américain à l’avidité sans scrupule du monde des affaires, il va passer des portefeuilles d’actions modestes et de la droiture morale aux spectaculaires introductions en Bourse et à une vie de corruption et d’excès. En tant que fondateur de la firme de courtage Stratton Oakmont, son incroyable succès et sa fortune colossale alors qu’il avait à peine plus de vingt ans ont valu à Belfort le surnom de « Loup de Wall Street ».L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…Adaptation du livre de Jordan BelfortL'avis de Première : Guidé par un script stupéfiant de Terence Winter (ancien de la maison Soprano, aujourd’hui show runner de la série Boardwalk Empire) et par l’autobio non moins stupéfiante de l’ex-trader carnassier Jordan Belfort, Scorsese lance DiCaprio dans un one man show cartoonesque délirant, quelque chose comme la séquence culte sous drogue des Affranchis étendue sur près de trois heures. (...) Le Loup de Wall Street se présente comme un jeu de massacre sans retour, sans recours, sans rédemption ni circonstances atténuantes, une sorte d’appel à la haine sociale contre les requins sans foi ni loi qui passent le film (et leurs vies) à s’en mettre partout : plein les poches, plein le pif, plein les yeux, plein le cul. Pas « goodfellas, » « badfellas » : des sales types. Et un vrai grand film.Bande-annonce : Choix n°2 : Don Jon, de Joseph Gordon-Levitt, avec Joseph Gordon-levitt, Scarlett Johansson...Synopsis : Jon Martello est un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon en raison de son talent à séduire une nouvelle fille chaque week-end. Mais pour lui, même les rencontres les plus excitantes ne valent pas les moments solitaires qu’il passe devant son ordinateur à regarder des films pornographiques. Barbara Sugarman est une jeune femme lumineuse, nourrie aux comédies romantiques hollywoodiennes, bien décidée à trouver son Prince Charmant.Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun. Bourrés d’illusions et d’idées reçues sur le sexe opposé, Jon et Barbara vont devoir laisser tomber leurs fantasmes s’ils veulent avoir une chance de vivre enfin une vraie relation.L'avis de Première : On ne pourra pas reprocher à Joseph Gordon-Levitt d’avoir été frileux pour son passage derrière la caméra. Celui que l’on sait touche-à-tout n’hésite pas à se lancer dans une comédie sexuelle débridée sur l’influence du fantasme dans nos vies. Usant à plein régime des stéréotypes de la masculinité et de la féminité qu’il tend à dénoncer, ce long métrage laisse au départ un peu perplexe. Difficile de savoir si ce Shame façon MTV tient de l’art ou du cochon. Pourtant, à mesure que l’acteur sauve son personnage du démon qui l’habite, le film gagne en douceur et en élégance. Si le clivage final rejouant le énième dilemme entre la maman et la putain est un peu trop convenu et schématique, il y a dans ce film inclassable une véritable envie de cinéma et un sens assez réjouissant de la comédie pour adultes.Bande-annonce : Choix n°3 : Tel Père Tel Fils d'Hirokazu Kore-Eda avec Masaharu Fukuyama, Machiko Ono...Synopsis : Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l'hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste…L'avis de Première : « Comment ai-je pu ne rien voir ? Je suis pourtant une mère. », se lamente Midori, effarée par sa propre méprise. Son mari Ryota tente bien de la consoler mais, au fond de lui, il est d’accord. Et presque rassuré que les « défauts » de son enfant trouvent enfin une explication logique. Car, cela crève les yeux : Keita a beau être un gentil petit garçon, il ne lui ressemble pas. Il n’est pas aussi perfectionniste que lui, l’architecte accompli, le bourreau de travail dénué de failles. Or les chiens ne font pas des chats, dit le dicton. Sur un scénario qui ne manquera pas d’évoquer au public français la comédie La vie est un long fleuve tranquille, d'Étienne Chatiliez, Hirokazu Kore-Eda s’interroge sur les affres du sentiment paternel en empruntant sa tonalité mélancolique habituelle. Si le style classique du réalisateur de Still Walking et Nobody Knows repose sur le tact et la retenue, le drame qu’il raconte s’avère d’une violence psychologique aiguë : doit-on échanger son enfant au nom des liens du sang ? Que représentent nos « attaches » génétiques au regard des liens du temps ? Suffit-il de monter une tente au milieu du salon pour réinventer un foyer ? Le film répond avec une douceur infinie, sans jamais céder à l’hystérie ou au pathos. Patiemment, par petites touches fluides et ouatées, parfois humoristiques, le réalisateur observe l’armure d’un homme transpercée par des sentiments inattendus. La naissance de ce père est bouleversante.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici