On apprenait hier que Love, le film sulfureux de Gaspar Noé, allait finalement être interdit aux moins de 18 ans suite aux pressions de l'association chrétienne Promouvoir. Le réalisateur n'a pas tardé à réagir dans les colonnes de Libération, assurant qu'on "est là face à un anachronisme absolu. Cet anachronisme, c'est celui des réacs, mais aussi, dans d'autres contextes, celui de l'Etat islamique. Ce qui est choquant, ce n'est pas que cela existe, mais que la France donne raison à cet anachronisme, qu'elle l'écoute".>>> Baise-moi, Nymphomaniac, Saw : rencontre avec l'homme qui fait trembler les distributeurs"C'est n'importe quoi", ajoute-t-il. "Une même interdiction aux moins de 16 ans, ce qui me va très bien, était déjà en cours, et une classification aux moins de 18 ans avait été refusée. Et là, tout change à cause de l'intervention de Patrice André, cet avocat d'extrême droite qui n'est qu'un mec frustré, qui voudrait participer à la fête mais qui n'y arrive pas".>>> Love doit-il être interdit aux mineurs ? Réponse en imagesS'il assure ne pas savoir ce qu'adviendra de la carrière commerciale du film, Gaspar Noé estime "que les ados d'aujourd'hui n'achètent plus de DVDs et, quand ils veulent voir un film, ils le téléchargent. Donc, il est fort possible que cette décision crée une hausse du piratage de mon film". Et d'assurer que si son film est "inoffensif", "il semble déranger". "Ce qui m'angoisse, c'est que, à cause de ce genre de choses, des réalisateurs ou producteurs peuvent se mettre à avoir peur. Il y a un risque que les cinéastes ou scénaristes s'autocensurent", conclut-il.