Génie de l’animation nippone, Satoshi Kon serait mort hier à l’âge de 47 ans. On lui doit notamment Paprika, influence évidente d’Inception, à redécouvrir d’urgence...News à la Kon... Le jeu de mot est nul, mais il traduit bien la tristesse des fans d’animation et plus généralement des cinéphiles. Selon les twitters de Yasuhiro Takeda, co-fondateur du studio Gainax et Masao Murayama, co-fondateur du studio Madhouse, Satoshi Kon serait mort dans la journée d'hier. La nouvelle a fait l'effet d'une trainée de poudre sur tous les sites d'otaku (dont le très sérieux ANN). Peu connu du grand public, Satoshi Kon était en effet un maître de l’animation nippone qui par ses expérimentations narratives et son imaginaire avait acquis une place essentielles dans la culture animé. Ce David Lynch de l’animation japonaise (pour faire court) qui travaillait sur la frontière entre réel et imaginaire n’a signé que quatre films, mais presque autant de chef-d’oeuvres; Perfect Blue, Millenium Actress, Tokyo Godfathers ou Paprika (sans oublier sa série télé injustement passé sous le radar, Paranoia Agent) témoignent d’un génie narratif et d’une très haute maîtrise technique.Né en 1963, Satoshi Kon débute sa carrière dans le Manga (il a notamment été l’assistant de Katsuhiro Otomo sur Akira). Il fait ses armes dans l’animation quelques années plus tard sur Patlabor 2 de Mamoru Oshii et sur un film considéré comme une pierre angulaire de l’animation japonaise, Memories. C’est en 97 qu’il passe finalement à la réalisation avec Perfect Blue. Récit complexe qui plonge le spectateur au coeur de l'imaginaire ado, le film suivait l’histoire de Mima, pop idol qui décide d'abandonner la variété pour le ciné. Alors qu'elle commence à tourner, des faits étranges se déroulent autour d'elle. Lettres piégées, menaces, assassinats... Est-ce l'oeuvre d'un fan exalté ? Ou Mima bascule-t-elle dans la schizophrénie ? En reprenant les codes du thriller US, mais en les baignant dans une atmosphère de rêverie teen, Satoshi Kon signait un film à la virtuosité incroyable, un récit où se mêlaient réalité et fantasmes, vie et fiction. Perfect Blue, d’abord conçu comme un OAV, était finalement sorti en salles et avait permis à l’Occident de découvrir un auteur atypique. Son second long métrage, Millenium Actress (sorti directement en DVD en France), reprenait le principe du kaléidoscope narratif, mélangeant passé et présent, récits de tournage et tranches de vie, pour tracer un portrait de femme et une histoire du cinéma japonais. Dans ces deux films, ses influences étaient claires : David Lynch et Alfred Hitchcock pour Perfect Blue, Terry Gilliam, Abattoir 5 et Titanic pour Millenium Actress... Il parvenait pourtant à fondre ces références dans une animation d’une fluidité et d’une beauté vénéneuse.Après Tokyo Godfathers, troisième film plus sage mais peut-être encore plus émouvant (pas de kaléidoscope, mais un conte de Noel à la Capra, et une relecture moderne du Fils du désert de John Ford) et un bref passage par la télévision, Satoshi Kon était revenu une dernière fois à son cinéma surréaliste avec Paprika. Lointain ancêtre d’Inception, Papika fonctionnait comme un thriller à l’intérieur des rêves où deux enquêteurs tentaient de récupérer une machine permettant de pénétrer dans le subconscient. Pur trip de SF, grand film K.Dickien, Paprika était un labyrinthe mental stupéfiant, une orgie de couleurs et de mouvements et surtout une somme des thèmes et des obsessions d'un cinéaste qui s'était spécialisé dans la science des rêves.Le cinéaste travaillait actuellement à un nouveau projet, Yume-Miru Kikai.L’interview de Satoshi Kon sur PaprikaRegardez Satoshi Kon dessiner pour Premiere.fr son héroïne Paprika Et voilà le faux trailer qu'un fan avait reconstruit en rajoutant la bande-son d'Inception sur la bande-annonce de Paprika...
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Décès du réalisateur d'animation Satoshi Kon
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