Les films à voir ou ne pas voir dans les salles cette semaine.
Voir la bande-annonce de toutes les sorties ciné de la semaine du 27 juillet 2016
Comme des Bêtes ***
De Chris Renaud
Max adore sa maîtresse qui le lui rend bien. Lorsqu’elle revient avec Snowball, grosse boule de poil errante, Max voit son monde s’effondrer : il doit la partager avec un malotrus ! Un beau jour, leur promeneur les perd. Les deux chiens vont devoir affronter la fourrière et une bande d’animaux domestiques rebelle qui veut tuer les humains.
Avec Pierre Coffin, Chris Renaud est le créatif en chef d’Illumination Entertainement, le studio d’animation lié à Universal pour lequel les deux larrons ont dessiné les contours de l’esprit maison : du fun, du fun, encore du fun. Co-tête pensante de la franchise Moi, Moche et Méchant et du mésestimé Le Lorax, le réalisateur américain a laissé son compère français gérer Les Minions (avec le succès que l’on sait) tandis qu’il planchait sur Comme des Bêtes, appelé à devenir, sans aucun doute, un nouveau succès planétaire. Les deux larrons ont clairement trouvé la formule magique, à savoir un pitch fédérateur et décalé (après le triomphe des « freaks and geeks », celui des animaux de compagnie), une morale comme il faut (qui tourne ici autour de la valeur de l’entraide), une caractérisation au poil et un sens aigu du slapstick. Tout, ou presque, est drôle dans Comme des Bêtes, qui tient à la fois du buddy movie animalier, de la bromance canine, du film de poursuite sauvage. Du lapin chef de gang tyrannique à l’aigle forcé d’être végétarien, le bestiaire proposé permet toutes les audaces. Croyez-nous : elles dépassent l’imagination. Christophe Narbonne
La Couleur de la Victoire ***
De Stephen Hopkins
L’histoire de Jesse Owens et de sa détermination à participer aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936 alors que ceux-ci deviennent un enjeu de politique international.
Petit, maladif, pauvre, déjà père d’un enfant hors mariage, noir dans un pays encore ségrégationniste, James Cleveland Owens (J.C., qui se transforme en Jesse à l’école) possède un don pour s’en sortir. Alors que le jeune athlète déploie son talent et bat des records en série sur les pistes de course, le comité olympique américain tergiverse : les Etats-Unis doivent-il participer aux Jeux Olympiques organisés par l’Allemagne nazie ? Le sport doit-il se soustraire aux idéologies ? Petits arrangements et lâcheté ordinaire conduiront l’Amérique à se rendre à Berlin, et Jesse Owens, prenant conscience de sa dimension symbolique, ne voudra pas participer, mais gagner. Biopic hagiographique d’une figure emblématique de l’histoire américaine, La couleur de la victoire est aussi, en creux, une ode à la compétition sportive, qui abolit les frontières et les différences entre les hommes. Vanina Arrighi de Casanova
Guibord s'en va-t-en guerre ***
De Philippe Falardeau
Un député du Québec-Nord se retrouve au centre de l’attention quand son vote pour une question cruciale s'avère décisif : le Canada doit-il entrer en guerre (contre qui, on ne le saura jamais) ? Il choisit de sonder ses électeurs in situ, prétexte à un road-movie jalonné d’obstacles : routes bloquées par les indiens, lobbying pro et anti-belliciste, avis divergents jusque dans son foyer. Ecartelé de toute part, Guibord bénéficie des lumières de son stagiaire, un jeune haïtien lecteur…des Lumières. Carburant à l’humour cocasse, à la limite de l’absurde, cette modeste mais sympathique fable politique aurait pu être belge, si ce n’était le puissant accent québécois de ses acteurs. Votez Guibord. Eric Vernay
Le début fait irrésistiblement penser à Almodovar, époque Movida : le mari de Carmina meurt brutalement ; passé le choc, la veuve songe à taire le drame pendant deux jours afin d’être sûre d’encaisser les dernières primes salariales du défunt. De ce postulat noir et absurde, Paco Leon s’écarte à mi-parcours pour se concentrer sur la vie d’un immeuble dont Carmina est l’une des figures, autoritaire et bienveillante. Et le film de se muer en chronique de la solitude et de la fraternité féminine, un peu trop bavarde par moments (le dialogue cru et redondant sur « une opération de la moule » dont je vous laisse deviner la teneur…) mais animée de beaux et nobles sentiments. Christophe Narbonne
The Wave **
De Roar Uthaug
Le village norvégien de Geiranger vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : tôt ou tard, le colossal flanc de montagne qui le surplombe va tomber dans le fjord, et provoquer un terrible tsunami. Les amateurs de films catastrophe US ne seront pas dépaysés, tous les ingrédients sont là : apocalypse naturelle vue du point de vue d’une famille en pleine crise (en surmontant l’une, on résout l’autre), jargon scientifique (on révise sa géologie), B.O. wagnérienne à la Hans Zimmer, ado un peu boulet à récupérer, et bien sûr, compte à rebours. Spectaculaire, cette version scandinave n’a pas à rougir devant son modèle. Elle fournit la montée d’adrénaline réglementaire. Ni plus, ni moins. Eric Vernay
A tous les vents du ciel *
De Christophe Lioud
Une adolescente française en vacances en Afrique du Sud perd toute sa famille sur un mauvais coup du sort - de dés, pour être précis. Au lieu de rentrer à Paris, elle noie sa culpabilité de survivante dans une longue cavale semée d'embuches (tentation du suicide, risque de viol, impossibilité de l’amour liée à l’imposture de sa nouvelle fausse identité), qui lui tient lieu de voyage rédempteur. Hélas, avec son alternance répétitive d'élans euphoriques et de crises de larmes, sa galerie de personnages caricaturaux, ses poncifs en voix-off sur le temps, l’amitié, et parfois même une citation de Mandela qui va bien, sur fond de paysages de carte postale, la mécanique de ce road-movie tourne à vide. Eric Vernay
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