Quatre ans après Les Chansons d'amour, Christophe Honoré revient à Cannes et à ses premières amours, les comédies musicales. Les bien-aimés raconte le destin d'une mère et de sa fille à travers trois décennies. A quelques heures de la cloture du festival rencontre avec le cinéaste Christophe Honoré.avec le Hollywood ReporterD’où vient l’idée du film ?Christophe Honore : Je voulais faire une autre comédie musicale après Les Chansons d’amour. Et je voulais faire un film plus ample, plus romanesque, racontant une histoire sur une très longue période de temps – celle-là couvre 45 ans. J’avais vraiment le désir de faire un musical, mais plus ambitieux.Vous avez repris Alex Baupain pour composer la musique. Comment s’est passé cette nouvelle collaboration ?Honore: C’était un peu différent cette fois-ci. J’ai écrit les scènes et je les ai envoyé à Alex petit à petit, pour traduire les dialogues en chansons. Toutes les chansons sont originalesLes bien-aimés, c’est une comédie ou une tragédie ?Honore: Il y a deux love story dans le film. La première est plus optimiste, c’est une comédie sentimentale. C’est l’histoire de Catherine Deneuve : Ludivine Sagnier joue son personnage jeune dans les 60’s avant que Catherine n’apparaisse dans les 90’s. La deuxième histoire est plus tragique. C’est celle de Chiara Mastroianni. Elle commence dans les années 80. Je voulais montrer comment les années 60 furent une période plus légère que la génération suivante. C’est un film coloré très différent des Chansons d’amour qu était plus réalisteVous êtes de retour avec vos habitués (Sagnier, Mastroianni, Garrel…). Est-ce compliqué de reprendre les mêmes acteurs pour des rôles différents ?Honore: C’est en fait plus facile. On se connaît tous et ils me font confiance, ils me laissent essayer des choses. Par exemple, j’ai joué avec Ludivine : je lui fais subir des transformations physiques puisque son personnage vieillit de 20 ans dans le film.Comment est-ce que Milos Forman et Catherine Deneuve se sont intégrés dans le film ?Honore: C’était génial. Les acteurs d’un certain âge – Catherine et Milos – étaient nouveau, mais ils avaient le privilège de l’expérience. Ca a très bien marché. Catherine n’est pas blasée – au contraire, elle adore jouer, spécialement avec Chiara. Et Milos Forman n’est pas habitué à faire l’acteur : il était ravi de faire quelque chose de différent. Milos m’a dit qu’il avait tout de suite voulu faire le film parce c’était sa seule chance de pouvoir partager un plateau avec Catherine Deneuve. Elle était très maternelle avec lui.Comment c’était de faire tourner un vrai couple Mère fille – surtout aussi mythique .Honore: Catherine et Chiara sont mère et fille dans leur vie privée. Mais en plus elles appartiennent à la même famille de cinéma. C’est donc aussi une famille de cinéma. Qui se retrouve du coup, au cœur même de leur vie. Elles étaient heureuses de travailler ensemble. Ca n’était pas arrivé depuis longtemps.Vos précédnts films se déroulaient à Paris. Là vous passez de Paris à Prague, Londres et Montreal. Il y avait la volonté d’explorer un spectre de villes plus large ?Honore: Oui ! On a filmé partout dans le monde. Paul Schneider a l’un des rôles les plus importants. C’est l’amant de Chiara et une partie du film fut tourné en anglais. C’est un film encore plus romanesque même si Paris garde une place centrale. Le film du coup s’ouvre aux autres langues, aux autres acteurs et aux autres cités. Ce n’est plus franco-français. C’est plus universel !Quelles étaient les difficultés de fimer des personnages à différentes époques de leur vie ?Honore: Je n’avais jamais fait de reconstitution historique. Ca appelle nécessairement un plus gros budget. Et une équipe de production plus nombreuse. Maintenant j’espère que le film reste subtil et délicat… En tout cas, c’est comme ça qu’on l’a conçu. Ludivine Sagnier joue un personnage de 1960 à 1978, date à aquelle elle est devenue une femme de 40 ans. On a du beaucoup travailler pour rendre cette progression crédible. Et puis, je me répète, mais c’est un musical et les gens ne chantaient pas de la même manière dans les 60’s et dans les 70’sVous pensez que les festivaliers sortiront en chantant ?Honore: Je pense qu’ils sortiront en pleurant. Ca commence comme une comédie et ça finit de manière plus mélancolique.En gros, c’est une tragicomédie ?Honore: le film essaie en fait de répondre à la chanson de Charles Trenet, Que Reste-t-il de nos amours? C’est un film sur l’amour et sur le temps qui passe. L’amour romantique et l’amour famillial. Je voulais montrer comment la légèreté était possible dans les 60’s, mais comment aujourd’hui, c’est beaucoup plus compliqué
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Cannes 2011 : mon interview avec Christophe Honoré
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