Avatar, de James Cameron, est l’un des films les plus attendus de cette année 2009. Le plus cher, aussi, The New-York Time parlant même de 500 millions de dollars de budget (frais de production + Marketing inclus) ! Une somme astronomique pour un film exceptionnel ? C’est l’avis de son réalisateur, qui clame à qui veut l’entendre que son film va révolutionner le cinéma, plus particulièrement au niveau de la technologie numérique. Car Avatar est prévu pour la projection 3D haute définition et nouvelle génération, le film ayant été tourné à l’aide de caméras prototypes à la pointe des dernières avancées technologiques. A un mois de la sortie du film événement (fixée au 16 décembre en France), le journal américain se pose la question du profit. Ni Tom Rothman et Jim Gianopoulos, pontes de la 20th Century Fox, ni Jon Landau, le producteur exécutif ou Cameron n’ont voulu répondre aux demandes d’interviews faites pour l’article. Seul commentaire, mais à demi-mot, celui de Rupert Murdoch, boss de News Corporation, le propriétaire de la Fox qui lors d’une conférence annonçant une hausse inattendue de 11 % des résultats du studio : « Je suis confiant dans nos résultats pour la saison à venir. Avatar m’a autant excité qu’ému ». Les analystes estiment néanmoins que si le film ne franchissait pas les 250 millions de recettes sur le sol américain, La Fox et News Corp pourraient voir leur comptes sérieusement aller dans le rouge… Avec un tel budget, le film va-t-il parvenir à rembourser son coût ? Pas sûr ! La 20th Century Fox, qui produit le film, compte sur la renommée de son réalisateur pour en faire un succès. Après tout, James Cameron n’est autre que le réalisateur de Titanic (3D), le film qui a battu tous les records du box-office en 1998. Ceci étant dit, la Fox ne risque-t-elle pas gros, à l’heure où quelques studios tels que la Miramax ou la Weinstein Company sont au bord de la faillite ? Selon le NY Times, toujours, le studio aurait prévu le coup et n’est donc pas le seul groupe embarqué dans l’aventure. Ainsi, la Fox limite la casse en engageant des investisseurs externes capable de payer leur part de dettes en cas de pépin. James Cameron a lui-même beaucoup investi dans ce film, à tel point que si les payeurs ne peuvent récupérer leur argent, il accepte de perdre sa propre participation au projet. En cas d’échec d’Avatar, la botte secrète du studio est inattendue : Alvin & the chimpmunks : the squeakuel, suite du succès surprise de 2007, sur les écrans US, une semaine après Avatar. En même temps, Cameron a tellement dépassé le budget initial (autour de 300 millions de dollars, ce qui est déjà ENORME pour un blockbuster ! A titre de comparaison, Transformers 2 en a coûté 100 millions de moins), qu’il était forcé de puiser dans ses propres économies pour parvenir à boucler son film comme il l’entendait. Car l’homme est un spécialiste des dépassements budgétaires. Au moment du tournage de Titanic (3D), le coût du film s’élevait à 110 millions de dollars, et finalement, à la fin du montage, la douloureuse était montée à 200 millions ! De quoi affoler les studios, non ? Pour comparaison, si Titanic (3D) devait être réalisé aujourd’hui, son budget se monterait à près de 300 millions… Pas de panique, dit Cameron, qui ne croit pas à un échec total du film, et possède un plan B de taille : vendre les nouvelles technologies utilisées pour la première fois sur Avatar à d’autres compagnies… et faire du chantage affectif à ses fans, déclarant à Première que « Si le film est un échec, (il se) tire une balle ! ». Blague à part, un tel projet possède des enjeux économiques qui dépassent l’entendement, et il est difficile de percevoir l’impact qu’aurait l’échec d’un tel film sur le cinéma hollywoodien actuel. Les studios étant plutôt frileux en ces temps de crise, comment savoir quel sera le cinéma de demain si Avatar n’est pas le succès escompté ? Réponse à partir du mois prochain, à moins que le carton annoncé ne devienne réalité ! Avatar, primé avant même sa sortie en salles. South Park parodie Avatar. Bande-annonce du film. Photos d’Avatar. Avatar, accusé de plagiat.