Honnêtement, Maggie -en salles françaises le 27 mai- ne convainc qu’à moitié. Film de zombie un brin mollasson tourné en très gros plans dans la cour d’une maison de campagne, Maggie n’est pas inoubliable. Mais son héros, si. Arnold Schwarzenegger joue Wade Vogel, un type ordinaire, fermier habitant ce qui reste d'un Midwest quelconque après une pandémie transformant les gens en morts-vivants. L'épidémie, mortelle, est sur le point d'être vaincue mais la jeune Maggie (Abigail Breslin) vient de se faire mordre. Elle va se transformer en zombie et son père refuse de la livrer aux autorités, et va tout faire pour adoucir ses derniers jours. Donc, si Maggie le film est un peu blafard et redondant par rapport au zeitgeist zombie des années 2010 (The Walking Dead and Co), il offre à Arnold sa meilleure perf depuis des années -certainement la meilleure des années 2000. Parce que le réalisateur ne lui demande pas de faire parler son corps comme celui d’un cyborg indestructible, d’un barbare nietzschéen ou d’un Governator sur le retour (coucou Expendables) mais comme celui d’un père de famille normal. Schwarzie a déjà fait le papa dans plusieurs films, mais toujours un flingue à la main et une punchline dans les dents (Commando, True Lies, Last Action Hero). Beauté de cinémaIci, rien de tel. Arnold a un fusil mais ne s’en sert jamais, Arnold grogne et menace mais se fait étaler d’une droite par un jeune flic. Non, ici Arnold passe le film à chercher maladroitement à établir pour la dernière fois (pour la première fois ?) la communication avec sa fille ado dans une interprétation monumentale de subtilité, avec une économie de mots et de gestes. Et une surcharge d’émotion. Et de beauté, aussi : King Arnold n’a presque jamais été aussi bien shooté que par la caméra du réalisateur Henry Hobson qui fait ressortir toute la beauté de cinéma du visage du Chêne autrichien. A l’aube des 80’s, Arnold donnait avec Terminator et Conan le Barbare un nouveau corps à la mythologie du cinéma. Maggie nous rappelle tout simplement que Schwarzie est un acteur formidable, unique.On ne jugera pas Terminator Genisys avant de l’avoir vu (en salles le 1er juillet) mais on doute qu’Arnold y sera au même niveau de performance. Tant qu’on y est, le scénariste de The Legend of Conan -le troisième volet de la saga- Chris Morgan vient de nous promettre (lisez ici) que le film sera comme Impitoyable mais avec un barbare à la place de Clint Eastwood. Tiens donc : Sylvester Stallone nous assure que son Rambo : Last Blood sera son No Country for Old Men. Le crépuscule de nos idoles 80’s -que Maggie, et les sublimes Rocky Balboa et John Rambo explorent en éclaireurs- promet d’être émouvant aux larmes.Sylvestre PicardBande-annonce de Maggie :
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