C'est le producteur Michael Wilson qui nous donnait l'ultime vérité sur le personnage de James Bond : "Au fond, 007 est une matière malléable. Beaucoup d'acteurs l'ont interprété dans des directions différentes. Opposées même. C'est un personnage très ouvert...".
En se repenchant sur la série, c'est clair : tout le monde s'est moqué de lui, mais il aura finalement défini une certaine idée de Bond. Plus léger et moins violent. Plus glamour et moins sombre : après le 007 des origines incarné par Sean Connery, Roger Moore a dû faire entrer le personnage dans le joyeux foutoir des 70's. Avec Moore, Bond quitte donc définitivement le film noir façon Bogart pour devenir une icône camp et superficielle. "Sean était un killer, j'étais un lover" nous confie Sir Roger dans cette interview exclusive. Tout juste : alors que Connery savait comme personne se servir de son PPK, Roger Moore lui reste le champion de l'amour (est-ce vraiment un hasard si Bond ne baise pas dans le dernier Sean Connery ?). S'il a bien essayé de se frotter au mythe Connery (dans L'Homme au pistolet d'or et surtout L'Espion qui m'aimait), il a surtout voulu coller au zeitgeist. Sous son règne, la saga aspire toutes les modes cinématographiques de son époque : Vivre et laisser mourir et la blaxploitation, L'Homme au pistolet d'or et le kung fu, Moonraker et Star Wars, Octopussy et Indiana Jones.
A l'occasion de la sortie du coffret ultimate, Roger Moore a donc accepté de se pencher sur ses 7 films (record pour l'instant inégalé), ses tournages rococo et même Daniel Craig.
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