L'incontournable JCVD résumé en six instantanés, remplis de kick ravageurs et parfumés à la folie douce.
Alors qu'à 64 ans JCVD met encore des coups de tatanes en Jardinier, pour protéger Michael Youn - à voir sur Prime Video - retour sur la carrière d'anthologie du plus hollywoodien des acteurs belges.
Sa meilleure baston
LA FIN DE FULL CONTACT (1990)
Bien sûr, il y a le final contre la montagne Bolo dans Bloodsport. Évidemment, il y a l’affrontement avec les poings « verre pilé » dans Kickboxer. Mais la meilleure définition du mythe JCVD, c’est la dernière séquence de Full Contact qui l’a formulée : la violence inouïe des coups portés, l’art consommé du ralenti, la pure grâce de danseur mise en relief par l’étroitesse du ring. Cerise sur le gâteau : le regard vachard des bourgeois assistant à la bagarre consacrait Van Damme comme le grand héros prolo de son temps.
Sa meilleure dinguerie
UNIVERSAL SOLDIER, LE JOUR DU JUGEMENT (2012)
Peu de temps de présence à l’écran (20 minutes max) mais une performance authentiquement allumée en néo-colonel Kurtz (monologue foufou, crâne rasé, visage repeint en blanc et noir). D’une ultraviolence pas croyable, le combat face à Scott Adkins vaut son pesant de cacahuètes. Il raconte par ailleurs que, même condamné aux DTV, JCVD reste tout le contraire d’un has been. Toujours en forme, toujours en quête de challenge, toujours envie de s’amuser avec nous. Comment ne pas l’aimer ?
Sa meilleure performance
REPLICANT (2001)
Tous ceux qui doutent encore de ses capacités d’acting peuvent se jeter sur cette stupéfiante série B, réalisée par l’un des grands génies du polar HK, où JCVD interprète à la fois un tueur en série sanguinaire et son clone, pas très futé mais tout doux. La double perf est stratosphérique et le combat final entre deux JCVD est complètement galvanisant. Mauvais coup du karma : ce sommet déboule alors que la star est un peu grillée à Hollywood, il ne sortira jamais en salles là-bas.
Son meilleur patronyme
EXPENDABLES 2 (2012)
De Léon Gaultier (Full Contact), en passant par Luc Devereaux (Universal Soldier), Chance Boudreaux (Chasse à l’homme), Alain Moreau (Risque maximum) ou Christophe Dubois (Le Grand Tournoi), ses noms à l’écran ont toujours donné un petit air d’accordéon à ses plus grands succès ricains. Stallone poussa la blague dans ses derniers
retranchements lorsqu’il lui offrit le rôle du bad guy dans Expendables 2. Son p’tit nom ? Jean Vilain. Mic drop.
Son meilleur pire
INFERNO (1999)
Réalisé par l’homme qui a tourné Rocky, John G. Advilsen, et qui s’inspire ici d’un Kurosawa (c’est une sorte de loiiiiiintain remake de Yojimbo), cette folie psychéredneck, remplie de trognes 80s et quasiment dénuée d’action, est absolument scotchante. Impossible de décréter si ce que l’on regarde est une pure comédie nonsensique ou un objet qui a complètement échappé à ses créateurs. Dans tous les cas, c’est l’assurance d’une soirée réussie.
Son meilleur grand écart
THE EPIC SPLIT, PUBLICITÉ VOLVO TRUCKS (2014)
Le soleil se couche, deux 33-tonnes roulent en marche arrière, côte à côte, sur une highway déserte. Déposé entre les deux, un pied sur chaque rétro, le corps de JCVD va tout doucement se (dé)tendre à mesure que les engins vont s’éloigner l’un de l’autre. Un tube camomille signé Enya résonne comme si on nous intimait l’ordre de nous calmer. Et les jambes s’écartent, s’écartent, à n’en plus finir. Les kilomètres défilent et Jean-Claude reste imperturbable. Sept ans plus tard, on ramasse encore notre mâchoire au sol à chaque fois qu’on regarde ça.
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